Il sera bientôt officiellement possible de prendre rendez-vous chez une « doctoresse » ! L’Académie française s’apprête à reconnaître l'utilisation du féminin pour les noms de métiers, selon une information révélée par L'Express. Une commission doit publier un rapport sur ce sujet « dans les prochains jours ». Celui-ci sera ensuite soumis au vote des académiciens fin février ou début mars.
Faut-il y voir une (petite) victoire pour les femmes médecins ? Pas du tout, à en croire le Dr Isabelle Gautier, présidente de l’AFFM (Association française des femmes médecins). « Ils ont cédé ?, s’inquiète-t-elle. C'est absolument ridicule, et pourquoi pas Doctrice ? ».
Lire le dossier « Les femmes, des généralistes comme les autres »
Des combats plus importants à mener
Selon le Dr Gautier, le terme est même « presque insultant » car « par le passé, il désignait la femme du médecin » affirme-t-elle. « Mme le Docteur, ça me convient », souligne-t-elle. Le terme « doctoresse » figure déjà dans le Larousse. Ce mot « vieilli » désigne une femme médecin.
La présidente de l’AFFM — qui précise s'exprimer en son nom propre — estime que la féminisation du mot docteur n’est pas judicieuse. Hostile à l’écriture inclusive qui « alourdit le style », le Dr Gautier regrette que l’on continue « à penser que l’égalité femmes-hommes a un sens ». « C’est nier les différences », explique-t-elle.
« Ce qui est important, c’est le respect. Et ce dernier ne tient pas à un "petit e" », tacle la praticienne. Isabelle Gautier préférerait ainsi que les femmes soient beaucoup mieux représentées dans les institutions. Elle regrette notamment que les élections ordinales, qui visent à la « parité » dans tous les conseils ordinaux (les médecins élisent un binôme mixte, ndlr) n’aient pas fondamentalement changé les choses. « Il y a toujours peanuts de femmes dans les bureaux, assure Isabelle Gautier. Les femmes élues restent sur les strapontins (...) elles ont des fonctions d’adjointes, sont souvent chargées de l'entraide », relevait également la présidente de l’AFFM en janvier dans nos colonnes.
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