« Le Syndicat des médecins libéraux (SML) n'avait pas l'intention de diffamer les sages-femmes. Le chiffre de 95 % cité est purement factuel, issu d'une enquête d'une faculté auprès des étudiants en santé », assure ce mercredi la Dr Sophie Bauer, présidente de ce syndicat.
Quelques jours après la publication d'un communiqué rageur de l'Union nationale et syndicale des sages-femmes (UNSSF), la patronne du SML, contactée par Le Quotidien, souhaite apaiser les tensions. À l’origine de la colère du syndicat des sages-femmes, un communiqué du SML qui, à l'occasion de l'examen parlementaire de la PPL Valletoux, pointait « la volonté gouvernementale de faire disparaître les spécialités de pédiatrie et de gynécologie médicale au but de satisfaire les appétits des sages-femmes dont 95 % ont choisi ce métier après avoir raté médecine ».
Travailler ensemble
Des propos qui ont fait bondir les maïeuticiennes. La présidente de l'UNSSF, Prisca Wetzel-David, se dit « très surprise » par « cette affirmation assez calomnieuse ». « Cela veut dire qu'on vient dégrader l'offre de soins… Et dire qu'on pourrait mettre en danger la santé des femmes et des enfants, il faudrait des preuves, des chiffres qui permettent d'affirmer cela ».
Ne souhaitant pas polémiquer outre-mesure, l'UNSSF se tient à la disposition du SML pour échanger… tout en se réservant la possibilité de porter plainte devant le conseil de l’Ordre des médecins si de tels propos sont réitérés. « La logique est de travailler ensemble, temporise Prisca Wetzel-David. On connaît la limite de notre exercice car on envoie le patient vers un médecin de la spécialité lorsqu'on dépiste une pathologie. On n'est pas là pour prendre son travail ».
Dans le contexte de pénurie médicale, l'élargissement des compétences de plusieurs professions (pharmaciens, infirmiers, kinés, sages-femmes), volontiers promu par les parlementaires, est contesté par les syndicats de médecins libéraux. Pour l'heure, le SML se dit prêt à rencontrer les sages-femmes pour débattre du contour des métiers.
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