Le Dr Michaël Rochoy, généraliste à Outreau, a-t-il enfreint le secret médical ? La réponse est oui pour la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins des Hauts-de-France. Dans sa décision rendue publique le 14 septembre, consultée par Le Quotidien, le juge ordinal reproche au médecin de 36 ans « d'avoir consulté à deux reprises les données personnelles du chef de l’État contenues dans le téléservice vaccin Covid » et « d'avoir rendu publique cette consultation lors d’un entretien publié par le site Egora ».
Pour ce comportement jugé contraire au code de déontologie médicale, le médecin a été condamné à une interdiction d'exercer la médecine pour quinze jours, à compter du 1er novembre. Contacté ce mardi par Le Quotidien, le Dr Rochoy plaide sa « bonne foi ». « À aucun moment, je n'ai voulu nuire au président de la République », confie-t-il.
Dureté de la sanction
L'affaire remonte à l'été 2021. Le médecin avait découvert, lors d'une consultation, qu'il pouvait accéder au dossier vaccinal de l'un de ses patients sans renseigner son numéro de Sécurité sociale. Il avait ensuite testé cette procédure avec le nom et la date de naissance d'Emmanuel Macron. « Il n'y avait pas eu de révélation de secret car la vaccination du président était dans toute la presse ! Je voulais surtout alerter sur la facilité technique d'avoir des données vaccinales de tout le monde en peu de temps », se défend-il.
Par ailleurs, rappelle-t-il, dans le dossier du Président, il avait constaté une différence entre la date de vaccination mentionnée et celle rendue publique par la présidence. « J'ai été transparent car j'avais signalé dès le soir à l'Élysée l'erreur sur le Pass du président pour éviter que les personnes antivax en profitent pour discréditer le président et la vaccination », ajoute-t-il.
Lanceur d'alerte ?
La chambre disciplinaire n'a visiblement pas été sensible à ces arguments. Elle estime que la « mission supérieure de lanceur d’alerte dont il se sent investi » ne saurait justifier un affranchissement « de ses obligations déontologiques ».
Pour l'heure, le Dr Rochoy ne souhaite pas faire appel pour ne pas « traîner cette affaire en 2024 ou 2025 ». « J'accepte cette sanction », confie-t-il, tout en ajoutant que « chacun pourra apprécier la dureté de la sanction par rapport aux actes commis. Didier Raoult a écopé d'un blâme alors qu'il a prôné un traitement injustifié et dangereux. On peut s'étonner de cette différence de traitement ».
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