Il y a trois ans, les médecins libéraux rejetaient le tiers payant obligatoire généralisé, dénonçant les risques d'usine à gaz, de retards de paiement et de perte d'indépendance. Agnès Buzyn avait corrigé la copie de Marisol Touraine pour instituer un principe de tiers payant « généralisable », par étapes successives.
C'est avec l'idée de proposer « une alternative au tiers payant imposé » et des solutions simples d'encaissement que des professionnels de santé libéraux ont élaboré Paymed, un outil de dispense d'avance de frais et de gestion des honoraires, lancé ce lundi 13 mai. Parmi les syndicats médicaux représentatifs, le SML est partie prenante du projet, confirme son président le Dr Philippe Vermesch. La CSMF est intéressée par le dispositif qui correspond « à sa vision des choses » sur le tiers payant.
« La genèse de cette solution, c'est la contestation du caractère coercitif du tiers payant, qui a abouti à une réflexion dans le cadre de l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS), assure Paul-Henri Cheminal, directeur général de Paymed. Les médecins veulent bien jouer le jeu mais avec un outil équilibré, et non pas imposé par le payeur, sans concertation. »
Dans son projet, Paymed s'est inspiré de Résopharma, organisme concentrateur technique (OCT) mis en place par les syndicats de pharmaciens, habitués au tiers payant intégral. « Ils ont contractualisé avec les payeurs des conventions collectives qui s'imposent à tous, explique Paul-Henri Cheminal. Cela permet de négocier le niveau de service attendu, par exemple sur la garantie de paiement et les délais, et d'être sûr que ce qui est mis en place correspond aux besoins ».
Problème de droits, impayés… Paymed se positionne aussi en « conseiller technique » afin d'aider les syndicats – intégrés à sa gouvernance – à négocier les conventions avec les payeurs puis à vérifier la conformité des flux de paiement. La solution est construite pour être intégrée aux logiciels métiers, paramétrés en fonction du tiers payant choisi (partiel ou intégral).
Ce travail se fait en partenariat avec Santeffi, filiale du Crédit Agricole, afin d'opérer le rapprochement bancaire dans le cadre d'un flux unique. « Les médecins qui pratiquent le tiers payant ont besoin d'un paiement unique et non pas un versement pour la part complémentaire et un autre pour la part Sécu », résume le directeur de Paymed.
Un médecin qui veut bénéficier de ce service doit s'y abonner – 60 euros TTC par mois pour 800 FSE, et 4 centimes par feuille au-delà.
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