Dans un communiqué de presse daté du 16 juin, l'UNPS (Union nationale des professionnels de santé) interpelle le gouvernement et la CNAM sur le champ d'utilisation partiel de l'e-CPS (carte professionnelle dématérialisée). Elle rappelle « l’urgence du développement complet » de cet outil « très attendu pour faciliter la prise en charge en ville des patients ».
Engagé dans le cadre du plan « Ma santé 2022 », la e-CPS a été développée par la CNAM et l'Agence du numérique en santé pour permettre aux médecins généralistes (notamment) d'accéder plus facilement à leurs outils professionnels (DMP, messagerie sécurisée, téléservice) et ce, où qu'ils soient.
En s'authentifiant depuis leur smartphone, les généralistes peuvent, grâce à cet outil, parcourir, par exemple, le dossier de leur patient « sans passer par un poste configuré et équipé d’un lecteur de carte ».
Déployé en janvier 2020, l'outil était utilisé en mai 2021 par 142 008 professionnels de santé selon le dernier décompte du ministère.
L'UNPS réclame la possibilité de facturer la visite à domicile avec l'e-CPS
Selon l'UNPS, si cet outil est « si peu utilisé », c'est parce qu'il n'intègre pas les « fonctionnalités indispensables » telle que la « facturation à domicile » permettant de faciliter « réellement » l'exercice des médecins généralistes.
« Dès que nous avons eu écho du projet de e-CPS nous avons demandé au gouvernement qu'il intègre la possibilité de faire nos feuilles de soins SESAM-Vitale au domicile du patient, c'est vraiment le b.a.-ba », estime le Dr William Joubert, médecin généraliste et président de l'UNPS.
Mais selon lui cette demande est jusqu'à maintenant restée lettre morte : « Malgré le fait que nous réclamons cette mesure depuis plusieurs années ça ne semble pas être la priorité de l'Assurance maladie », regrette-t-il.
Pour le généraliste, c'est pourtant indispensable : « Si on veut relancer les visites il faut favoriser l'exercice. Cela permettrait aux généralistes de partir en visite sans avoir à ramener tout le matériel mais aussi de gagner du temps », affirme-t-il.
Un outil développé depuis la crise sanitaire pour certains actes
Depuis la crise sanitaire, la facturation de certains actes spécifiques (dépistage Covid et vaccination) avec l'e-CPS est possible. D'ailleurs, le service les plus utilisé via ProSanté Connect et e-CPS s'avère être Vaccin Covid (75 %).
« Ce système a été développé à une vitesse et une efficacité remarquable. Vous allez dans un centre de vaccination, le médecin se branche sur le portail vaccination-covid.ameli.fr et il n'y a aucun problème, ça montre bien que c'est possible », souligne-t-il.
Il ajoute : « Je comprends que le gouvernement et la CNAM aient beaucoup de choses à développer en même temps mais lorsque les professionnels de santé estiment que la facturation avec la e-CPS est une priorité, ils aimeraient bien être écoutés ! »
La semaine dernière, le Dr William Jouberta rencontré Dominique Pion, copilote de la feuille de route du numérique en santé ainsi que le Dr Jacques Lucas, président de l'Agence du numérique en santé, à l'occasion d'un point d'étape.
« Ils nous ont dit qu'ils étaient conscients de notre demande, qu'ils allaient faire remonter notre réflexion à la CNAM car ils avaient besoin d'être aidés », conclut-il. À la CNAM maintenant de s'emparer du dossier…
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