Quatre femmes sur cinq – soit 81 % – déclarent négliger leur santé, contre 75 % des hommes. Elles repoussent à 77 % le moment de consulter et à 70 % elles ne se rendent chez le médecin que lorsqu’elles n’ont plus le choix.
Ce sont les résultats de l’enquête Elabe menée du 23 mars au 12 avril 2021 sur 1 324 femmes et 1 181 hommes, pour AXA Prévention, publiée le 27 septembre dernier.
Ces résultats sont en effet révélateurs d’une tendance : les femmes s’occupent plus de la santé de leurs proches, notamment de leurs enfants, que de la leur.
3 % des hommes responsables de la santé des enfants
Ainsi, 71 % des femmes interrogées assurent ne jamais manquer un rendez-vous médical pour un proche ; 57 % se disent responsables du suivi et du bilan régulier de la santé de leur progéniture – contre 3 % des hommes ; et lorsqu’elles sont malades, 85 % d’entre elles déclarent avoir recours à l’automédication, en utilisant leur armoire à pharmacie (contre 76 % des hommes).
Les conséquences pourraient se révéler graves puisque, selon l’étude, moins de quatre femmes sur dix renseignent avoir effectué des bilans de santé périodiques et seule une femme sur deux dit avoir un suivi gynécologique régulier.
Une aggravation liée au Covid-19 ?
La crise sanitaire n’a rien arrangé : confinements, couvre-feux, télétravail… la charge mentale des femmes a été plus grande, y compris parmi les professionnelles de santé.
Et, interrogée par Le Parisien, la cardiologue au CHU de Lille, Dr Claire Mounier-Vehier, alerte sur les maladies cardiovasculaires, lesquelles chez la femme ont des signaux d’alerte moindre. « Chez les femmes, les symptômes d'un infarctus sont plus sournois que chez les hommes : cela peut être un essoufflement à l'effort progressif, une irritabilité, une fatigabilité inhabituelle, des maux de tête au réveil. Et c'est loin de n'être que l'affaire de femmes en surpoids ou diabétiques. »
Ce que montre l’enquête Elabe est alarmant : 58 % des femmes déclarent que le stress ne mérite pas de consultation médicale ; la fatigue régulière non plus pour 32 % ; elles sont 46 % à avoir cette même position pour la sensation d’oppression ; et 52 % sur le surpoids.
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