« Septembre violet » : campagne coup de poing du Collège de la médecine générale contre les certificats absurdes

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Publié le 27/08/2024
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Pour réduire le temps administratif des médecins, le CMG veut sensibiliser les patients et les décideurs à travers une campagne de communication appelée « septembre violet ».

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Après mars bleu ou octobre rose, il y aura aussi septembre violet ! C’est la campagne de communication que va lancer le Collège de la médecine générale (CMG) pour la rentrée afin de sensibiliser l’opinion publique, les médecins et les décideurs sur la problématique des certificats médicaux injustifiés.

Selon le Dr Michaël Rochoy, responsable du groupe de travail « certificats absurdes » au CMG, « cette campagne est nécessaire afin de redonner du temps médical ». « Il y a eu des annonces dans le plan anti-paperasse présenté l’an dernier par François Braun, mais rien ne s’est réellement passé », justifie le généraliste d’Outreau (Pas-de-Calais), déjà à l’origine d’une opération de communication sur le même sujet en 2023 (coup de tampon sur les certificats absurdes)

Dans le viseur du CMG figurent trois types de documents.

D’abord les certificats « illégaux réclamés par les compagnies d’assurances » pour indemniser dans le cadre d’une invalidité ou d’une annulation de voyage. Viennent ensuite les demandes d’attestations inutiles, sans fondement juridique, comme certains certificats de sport pour clubs non affiliés à fédération, ceux pour les absences en cantine scolaire, centre aéré ou encore les certificats de soins courants en crèche. « Aujourd’hui chacun peut réclamer un certificat médical pour trancher une situation qui semble vaguement en lien avec la santé : certificat pour changer une douche dans un logement social, pour avoir une clé de casier au collège, pour choisir une place en crèche, etc. », poursuit le Dr Rochoy. « Nous allons solliciter l’association des maires de France, les médecins départementaux de PMI et les rectorats pour faire évoluer ces demandes de certificats non fondées », ajoute le médecin.

Un million d’euros d’économies ?

Deux autres mesures sont prioritaires à ses yeux concernant les certificats légaux : les arrêts maladie de courte durée (inférieurs au délai de carence de trois jours) et les attestations d’absence pour enfant malade. Le collège suggère ainsi de supprimer les certificats pour arrêts courts avec la possibilité d’une absence courte au travail sans justificatif médical (dans la limite de quelques jours par an), à l’instar de ce qui se fait ailleurs en Europe. Quant au certificat pour congé enfant malade, il pourrait être remplacé par une « attestation sur l’honneur ». Le CMG propose aussi de transférer certaines tâches, telles que les prescriptions médicales de transport, à des services compétents (Assurance-maladie par exemple).

« L’intérêt de nos mesures permet de centrer la consultation sur le soin et de diminuer le recours à un médecin pour des consultations à faible valeur médicale », souligne le Dr Rochoy. Et sur le plan économique, « supprimer une consultation absurde par jour auprès de 60 000 médecins généralistes, à raison de 15,50 euros indemnisés en part obligatoire, c'est faire économiser un million d'euros par jour à l'Assurance-maladie », calcule aussi le médecin.

Affichette et courriers

Pour accompagner cette campagne, le CMG met à disposition des généralistes une affichette à télécharger et à publier dans les salles d’attente. Côté décideurs, le CMG adressera à partir de ce jeudi 29 août des courriers au ministre de la Santé, aux députés, aux organisations patronales (Medef et CPME), à l’association des maires de France, aux rectorats et aux médecins départementaux de PMI.

Au-delà de ces actions, le CMG propose un « répertoire » non exhaustif des certificats « absurdes » réclamés, les modèles de réponses aux patients en cas de demande de certificat injustifié (modèle Easy Certificat Creator) et des initiatives conjointes avec des conseils départementaux de l’Ordre des médecins. Le CMG prévoit aussi d’autres actions pour mettre un terme à cette « gabegie ».

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Source : lequotidiendumedecin.fr