Très attendues, les négociations conventionnelles sur la télémédecine s'ouvraient hier soir à la CNAM. Un enjeu de taille pour le déploiement de ces actes 2.0, bloqués jusqu'ici au stade des expérimentations. Si l'avenant numéro 2 de la convention signé en mars dernier a déjà mis en place deux actes de téléconsultation en Ehpad, cette fois, un cadre beaucoup plus élargi est proposé par la CNAM.
Dans un premier temps, le directeur Nicolas Revel (voir entretien ici) souhaite inscrire dans la convention des actes de téléconsultation et de télé-expertise à destination des patients en Affection longue durée (ALD) et des patients vivant dans des zones peu dotées en médecins. Toutes les spécialités médicales seront concernées. La rémunération de la téléconsultation ne devrait pas poser de problèmes puisque l'Assurance maladie propose de la rémunérer à hauteur du C. Pour la télé-expertise, les négociations devraient permettre d'identifier des tarifications différentes en fonction de la complexité de l'expertise.
Négos sur la médecine de demain… Sans les jeunes ?
L'enjeu des prochains rassemblements entre CNAM et syndicats sera ainsi de fixer les rémunérations de ces nouveaux actes. Les représentants de jeunes médecins pourraient bien y participer pour la première fois. Le directeur de la CNAM Nicolas Revel a émis l'idée de leur éventuelle intégration dès la prochaine réunion de négociations, prévue le 31 janvier. La question a été débattue pendant près d'une heure hier avec les représentants syndicaux seniors, dont la majorité est favorable à l'idée.
« Cela me semble logique pour négocier la médecine de demain », a confié au Généraliste le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, précisant tout de même sa réserve quant à une participation des jeunes aux négos sur la CSG. Il invoque « la technicité » du sujet. Lors de leurs vœux à la presse, le Dr Jean-Paul Hamon (FMF) et le Dr Jacques Battistoni (MG France) ont rappelé leur souhait d'intégrer les jeunes à la vie conventionnelle et aux élections professionnelles. Hier, ils ne se sont logiquement pas opposés à la proposition de Nicolas Revel. Seul le SML reste un peu plus sur la réserve.
En début de semaine, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) avait notamment dénoncé être une fois de plus écartée des négociations. « Un décalage profond sépare les revendications de certains syndicats de médecins installés et les organisations de jeunes », défendait le vice-président Samuel Valero, ajoutant que ces négociations n'ont ainsi « que peu de chances de réaliser les attentes des futurs professionnels du système de santé ». « Où sont les jeunes ? », s'interroge également le syndicat d'internes Isnar-IMG. « Une telle révolution de nos pratiques ne peut être décidée sans nous », a fait savoir Marion Bouty, porte-parole de l'organisation.
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