Un peu frileuse sur la télémédecine la ministre de la Santé ? Dans une lettre ouverte publiée mercredi, Guillaumes Lesdos, président de Medaviz, une société privée de téléconsultation, appelle Agnès Buzyn à « changer de prisme ». « Arrêtons d’envisager les risques uniquement et de craindre que les choses fonctionnent. Il est dommage de poser d’emblée des limites à la pratique balbutiante de la téléconsultation ! », écrit-il.
A quand la carte Vitale dématérialisée ?
Selon l’entrepreneur, « les sujets fondamentaux » sont délaissés. Si la discussion sur la valorisation des actes de télémédecine constitue selon lui une « étape nécessaire », Guillaume Lesdos s’inquiète de voir certaines problématiques occultées. « Quid des aspects techniques du remboursement pour le patient ? À quand la carte Vitale dématérialisée ? Est-elle tout simplement prévue ? Va-t-on revenir aux bonnes vieilles feuilles de soins ? », interroge Guillaumes Lesdos. Le président de Medaviz déplore également un manque d’ambition : « L’objectif est d’atteindre 1 300 000 actes en 2021 alors que 2 000 000 d’actes sont réalisés chaque jour par les médecins sur le territoire national ».
Vers des consultations physiques de 30 minutes
Le start-upper voit en l’avènement de la téléconsultation la solution à tous les maux de la médecine libérale française. Elle permettrait selon lui d’en finir avec des « journées "d’abattage" de 40 ou 50 consultations ». « Les consultations physiques dureront peut-être à l’avenir 30 minutes », imagine-t-il. La téléconsultation réglerait aussi le problème de la désertification médicale et pourrait « promouvoir la médecine française à l’étranger ».
L'UFML-S aussi…
Ironie du calendrier, l'UFML-S regrettait jeudi que l'Assurance maladie propose lors des négociations conventionnelles un « cadre restrictif » de la télémédecine et non « facile d’accès et souple d’utilisation ».
Mais c'est bien là le seul point commun entre le syndicat et Medaviz, que l'UFML-S a vilipendé à plusieurs reprises. Dans son communiqué, le syndicat du Dr Jérôme Marty s'en prend d'ailleurs une nouvelle fois aux acteurs privés de la téléconsultation. « Le décalage existant entre les négociations conventionnelles dont le modèle ne semble pas avoir franchi le XXe siècle et la réalité d'un monde où se développent les plateformes commerciales de téléconsultation (souvent autorisées par les ARS, relais de l'État) est flagrant », regrette le syndicat.
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