Pour la deuxième fois, le syndicat des internes de spécialité, l’ISNI, a choisi un interne en médecine générale à sa tête. Après Mélanie Marquet il y a un an et demi c’est donc Olivier Le Pennetier (photo: 6 è à partir de la gauche) qui prend la tête de l’intersyndicale et la suite de Baptiste Boukebous. Promotion d'un futur généraliste qui campe l'Isni comme le syndicat de tous les internes, alors que l'Isnar-IMG continue de rester sur un schéma mono-catégoriel. Interne à Marseille, Olivier Le Pennetier se félicite en tout cas de voir la médecine générale représentée ainsi : « la médecine générale mérite sa place auprès des autres spécialités, elle a des problématiques spécifiques mais aussi partagées. Avoir un président interne en médecine générale permet de s’ouvrir le champ des possibles et d’avoir un avis de terrain » souligne-t-il.
Le bureau de l’ISNI a été renouvelé à l’occasion de son université de rentrée qui avait lieu ce week-end à Poitiers. Avec ce nouvel organigramme l’organisation a à cœur de « donner la parole à toute la France » avec pour cela des internes qui viennent d’un peu toutes les régions. Les vice-présidences mises en place témoignent aussi des thèmes importants pour les internes. La vice-présidence Politique de santé sera par exemple un poste clé en cette année électorale. Outre la réforme du troisième cycle ou le temps de travail des internes, l’ISNI veut aussi porter une attention particulière aux risques psychosociaux avec la mise en place d'une cellule d’écoute pour les internes. À noter aussi la création d’une vice-présidence Droit de la femme avec le lancement d’une enquête nationale sur les discriminations.
Un temps de travail additionnel reconnu pour les internes
Sur ses thèmes de prédilection, l’ISNI peut en tout cas se réjouir des annonces faites par Marisol Touraine devant les internes à Poitiers. Malgré la réforme du temps de travail des internes à 48 heures, CHU et internes avaient alerté les pouvoirs publics sur une réalité horaire bien différente. La ministre a donc annoncé l’ouverture du temps de travail additionnel (TTA). Le but est de prendre en compte les demi-journées supplémentaires effectuées en plus de celles obligatoires (10 demi-journées, dont 8 hospitalières, 1 demi-journée universitaire en temps présentiel et 1 autre en temps de travail personnel) et au-delà des 48 heures par semaine. « Il s’agit d’une possibilité, pas d’un droit ni d’une obligation. Le refus de l’interne du temps de travail additionnel ne peut le léser » a précisé la ministre. Le TTA ne pourra pas excéder 5 demi-journées par mois soit 15 par trimestre. Sa rémunération est alignée sur le tarif de la garde supplémentaire.
Autre mesure, Marisol Touraine a également annoncé que la licence de remplacement allait être étendue aux établissements publics. Pour l’instant il était possible pour les internes ayant effectué une partie de leur formation de remplacer en libéral ou en tant que salarié dans les établissements ; désormais ils pourront donc aussi le faire à l’hôpital. « Ce sont des mesures sur lesquelles on a travaillé d’arrache-pied, explique Olivier Le Pennetier ; ces annonces étaient attendues mais ce sont des bonnes nouvelles qui régularisent des situations anormales ».
Satisfaction aussi avec la parution au JO du décret sur la réforme du troisième cycle qui se divise désormais en trois phases : une première année commune qui s’appuie sur l’acquisition de compétences génériques, une deuxième d’un ou deux ans selon la spécialité achevée par la thèse et une troisième de consolidation d’un ou deux ans effectuée sous le nouveau statut d’assistant spécialiste qui prendra fin avec la soutenance du DES. La médecine générale ne serait pas concernée par un allongement de son troisième cycle à quatre ans du moins, pas dans l'immédiat.
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