L'annonce d'un prochain plan de lutte contre les fraudes à l'aide médicale d'État (AME), annoncé lundi par Agnès Buzyn, n'est pas du tout du goût de MG France. Dans la foulée de 850 médecins signataires d'une récente tribune, le syndicat de médecins généralistes invite les parlementaires à ne pas remettre en cause l’AME dans un communiqué rendu public jeudi.
« La santé des plus fragiles, la santé des migrants et la santé publique sont des enjeux trop importants pour être l'objet de joutes politiques, argumente le syndicat de généralistes. La France s’enorgueillit de ne laisser personne sans soins. Les médecins français soignent tous ceux qui font appel à eux sans discrimination. [...] Les conséquences d'une limitation de ce dispositif seraient dramatiques pour les personnes, pour la santé publique et pour les soignants. »
« L'AME et les soins urgents ne doivent pas être dévoyés », avait pour sa part déclaré lundi la ministre de la Santé lors du débat sur l'immigration à l'Assemblée nationale, après avoir promis de « renforcer les contrôles » avant et après l'attribution de cette aide aux étrangers en situation irrégulière, qui représentait l'an dernier un budget de 848 millions d'euros.
Une mission confiée cet été aux inspections générales des affaires sociales (Igas) et des finances (IGF), doit livrer ses conclusions « à la fin de ce mois ».
Combattre le non-recours aux soins
MG France observe que l'AME permet de faire de la prévention et d'« éviter, par une prise en charge précoce, que des maladies infectieuses s'aggravent et se répandent sur le territoire ».
« Remettre en cause l'AME, c'est sous-entendre que les migrants viennent en France pour se faire soigner et sont des fraudeurs en puissance, ajoute le syndicat présidé par le Dr Jacques Battistoni. Les médecins généralistes sont bien placés pour savoir que ce n'est pas vrai. Au contraire, ils combattent quotidiennement le non-recours aux soins massif de ce public précaire. »
MG France demande donc aux parlementaires de faire preuve de discernement. « L’aide médicale d’État est un progrès social et une nécessité en santé publique, n’y touchons pas ! », conclut le syndicat.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique