Las d'être réquisitionnés, les médecins charentais demandent l'arrêt des gardes après 22h

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Publié le 14/01/2019
PDS nuit

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Lassés d’être réquisitionnés par la préfecture de Charente, les médecins du département réclament de nouveau l’instauration de nouveaux horaires pour la permanence des soins en semaine. Quatre organisations* ont publié début janvier une lettre dans laquelle ils réclament la mise en place de mesures concrètes pour ce département « au bord du gouffre ». « Ce courrier est une bouteille à la mer », confie le Dr Alain Thiburce, président de l'Association des médecins effecteurs de la permanence des soins de Charente (Ameps), joint par Le Généraliste. « On a publié cette lettre car tout le monde est endormi sur ce sujet ».

Les quatre organisations réclament de nouveau l’arrêt des gardes à 22 heures (avec un début avancé à 19 heures), au lieu de minuit actuellement. Pour elles, il n’est pas nécessaire de mobiliser les médecins au-delà de 22 heures. Elles dénoncent une « tranche horaire ni pertinente, ni efficiente, ni adaptée à la situation de la médecine générale dans le département ». « Nous avons prouvé depuis longtemps qu’il y a plus d’appels », fait valoir le Dr Thiburce. Au total, « environ 200 médecins » sont réquisitionnés par la préfecture. « L'ARS estime qu'il faut toujours un médecin et dit à la préfecture que ne pas avoir de médecins peut être dangereux. Celle-ci couvre ses arrières en réquisitionnant », explique le Dr Thiburce.

Quarante demandes d'exemption pour les gardes du soir

Selon la lettre, la PDS de Charente reçoit en moyenne seulement trois appels entre 20 heures et minuit pour tout le département. « Les régulateurs savent que ça ne sert à rien d’envoyer un médecin qui n’est pas équipé de matériel à 23 heures sur une urgence, souligne le Dr Thiburce. Ils envoient l’ambulance ou le Smur. » Si un patient doit attendre « une demi-heure ou trois quarts d’heures », il ne s’agit selon le président de l'Ameps pas d’une urgence. « On reste volontaire le week-end et les jours fériés », précise le Dr Thiburce.

Avec les départs de « plus en plus nombreux » de généralistes, et le peu d'arrivées, « la charge de la garde va peser de plus en plus sur ceux qui restent, qui ont aussi plus de travail dans la journée », alerte le médecin. Une quarantaine de praticiens ont d'ailleurs envoyé des demandes d'exemption de gardes de début de nuit pour raison de santé à l'Ordre du département. Pour l'heure, celles-ci ont été refusées.

* MG France 16, CSMF 16, AMEPS16, APPSC16


Source : lequotidiendumedecin.fr