En mars dernier, une septuagénaire décédait au CHU de Reims après deux heures d’attente sans prise en charge. Un rapport d’expertise demandé par le tribunal administratif de Chalons-en-Champagne pointe un « manquement » du CHU. « Mme M. n’a été prise en charge que deux heures après son arrivée aux urgences pour un arrêt cardio-respiratoire non récupéré. Elle n’a bénéficié d’aucun accueil infirmier, d’aucune prise de constantes et donc d’aucune évaluation de son état », souligne le pré-rapport.
Manquement dans la prise en charge
Âgée de 73 ans et atteinte d’Alzheimer, Mme M. était arrivée le 6 mars à 16 h 06 depuis l’Ehpad en ambulance non médicalisée pour des marbrures des membres inférieurs et une tachycardie. À 18 h 25, restée seule sur un brancard, elle est victime d’un arrêt cardiaque mortel. « Il existe un manquement dans la prise en charge (...). Ce défaut d’évaluation initial de l’état de santé de Mme M. a été préjudiciable et relève d’un problème d’organisation au sein du service des urgences », note l’expertise. Ce jour-là, 46 patients se sont enregistrés aux urgences entre midi et 16 h 20. Seuls six patients ont vu un infirmier d'accueil en moins de 30 minutes.
« C'est un rapport accablant pour l'hôpital. Elle était manifestement prioritaire, mais on ne l'a même pas regardée », a réagi l'avocat de son fils, Me Emmanuel Ludot. « Ça laisse augurer un avenir sombre pour l’hôpital public, il n'y a plus de moyens, il n'y a plus d'argent , a-t-il ajouté. Le cocktail est là pour que ça se reproduise. »
Avec AFP
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