Le gouvernement a lancé un programme interministériel de lutte contre l'antibiorésistance favorisée par la surconsommation d'antibiotiques. Pour renforcer la lutte contre ces résistances microbiennes, il s'est doté d'une "feuille de route" définie par un Comité interministériel pour la santé (Cis). Ce dernier permet d'impliquer dix ministères, selon la ministre de la santé. Parmi les objectifs affichés: une "réduction de la consommation d'antibiotiques de 25% d'ici 2018".
Au premier rang des mesures prévues figure le renforcement de l'"encadrement des prescriptions" avec, par exemple, la mise en place d'"une ordonnance dédiée à la prescription des antibiotiques" et un "message de mise en garde" sur les boîtes de ces médicaments contre les risques de mésusage. Une première prescription ne pourra être faite pour une durée supérieure à sept jours comme le rpéconisait il y a un an le rapport Carlet. "Les antibiotiques les plus à risque de faire émerger des germes résistants feront ainsi prochainement l’objet d’une durée de prescription limitée à 7 jours pour des indications précises. Cette ordonnance dédiée sera liée à la réalisation d’un test rapide de diagnostic", précisait jeudi la ministre de la Santé. Il n'est pas dit que cette limitation de durée soit du goût de tous les médecins, si l'on en croit une récente thèse de médecine générale.
Par ailleurs, quelque 330 millions d'euros seront mobilisés sur cinq ans pour renforcer la lutte contre la résistance des bactéries. Si cette somme servira principalement à la recherche, elle financera aussi une campagne de sensibilisation du grand public. Cette campagne, qui fera la promotion du bon usage des antibiotiques et des mesures de prévention des maladies infectieuses chez l'homme et l'animal, sera lancée en 2017, indiquent les ministères de la Santé, de l'Agriculture, de l’Éducation et de la Recherche et de l'Environnement.
La France consomme plus d'antibiotiques que la moyenne européenne - avec près de 100 millions de boîtes remboursées chaque année. "Entre 30 et 50% de ces traitements sont prescrits inutilement car inadaptés aux pathologies diagnostiquées", selon le gouvernement. "Chaque année, 160.000 patients contractent une infection par un germe dit multi-résistant, et près de 13.000 patients en meurent directement", a par ailleurs relevé Marisol Touraine, à l'occasion d'un colloque consacré à ce danger croissant de la résistance des bactéries aux traitements disponibles. "Mon objectif, c'est que dans 3 ans, le nombre de décès associés à l'antibiorésistance soit passé sous la barre de 10.000", a-t-elle dit.
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