Marisol Touraine présentera lundi le premier volet de sa "stratégie nationale pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé". Pour l'heure, les médecins et paramédicaux travaillant en établissements seront les premiers concernés par ce plan, un deuxième volet destiné aux soignants libéraux devant être dévoilé ultérieurement, précise-t-on au ministère.
Les fédérations hospitalières, les ordres professionnels, les organisations syndicales, les associations de professionnels de santé, ou encore des experts de la qualité de vie au travail seront conviés à l'événement, attendu depuis trois mois. Course à la rentabilité, impression de mal faire son travail, manque de personnels... Les syndicats dénoncent depuis longtemps la dégradation des conditions de travail à l'hôpital, alors qu'une journée de mobilisation unitaire a eu lieu sur ce thème le mois dernier.
Le malaise a pris de l'ampleur avec le suicide d'au moins cinq infirmiers cet été, précédé de celui du Pr Mégnien à l'hôpital Pompidou et d'une interne en médecine générale de Gironde.
Jugeant ces drames "extrêmement préoccupants", la ministre avait promis en septembre de nouvelles mesures pour la prévention des risques psycho-sociaux des soignants. Mais pas sûr que les annonces attendues lundi suffisent à les satisfaire. "Nous avons besoin de concret", prévient Nathalie Depoire, la présidente de la Coordination nationale infirmière. Il ne faut pas se contenter d'"écrire des plans" mais "traiter les causes" du malaise et donner "les moyens aux établissements d'une réelle prise en charge", estime-t-elle, déplorant "les restrictions économiques" pesant sur le secteur.
"Il faut desserrer l'étau" économique, résume pour sa part Jean Vignes, secrétaire général de la Fédération SUD Santé Sociaux, qui avait appelé à la grève du 8 novembre avec la CGT et FO et a déjà décidé de décliner l'invitation.
"Le soignant n'est pas plus fragile qu'il y a 10 ou 20 ans, mais les conditions d'exercice ont changé", estime pour sa part Max-André Doppia, le président de leur intersyndicale Avenir Hospitalier, qui représentera les praticiens hospitaliers lundi. Selon lui, "la moitié des médecins ont déjà été en burn-out moyen, 15 à 20% en burn-out sévère". Une réponse efficace serait de "mettre en place des référents dans les établissements" pour se confier librement, ou encore de former les personnels à cette problématique, estime-t-il.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique