Plus de 2.000 personnes ont manifesté samedi dans le centre-ville de Bayonne pour réclamer la libération des prisonniers basques gravement malades, militants ou proches de l' ETA. Les familles des onze prisonniers les plus gravement malades ont défilé dans le calme en tête de cortège, suivies par une délégation du collectif "Gu Gira Giltza" (Pour la paix, débloquons les droits).
Parmi cette délégation figurait Philippe Poutou, candidat à l'élection présidentielle en 2017 du nouveau parti anti-capitaliste (NPA), qui estime qu' "Il ne s'agit pas de demander à la justice un geste humanitaire, mais d'appliquer son propre droit. La loi Kouchner de 2002 prévoit que les prisonniers peuvent être libérés pour cause de maladie incurable ou si leur incarcération met en danger leur santé." Présents également, deux députés socialistes du département, Colette Capdevielle et Sylviane Alaux, ainsi que le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray (UDI).
Ce défilé a eu lieu cinq jours avant le réexamen par le Tribunal d'application des peines (TAP) de Paris du cas de Juan Ibon Fernandez Iradi dit "Susper". Incarcéré à Lannemezan (Haute-Pyrénées), cet ancien chef militaire de l'ETA, âgé de 44 ans, souffre d'une sclérose en plaques depuis 2010. Son avocate, Maritxu Paulus Basurco, réclame sans succès depuis trois ans une suspension de peine pour raison médicale. Malgré deux expertises médicales sur trois qui ont conclu à l'incompatibilité de son maintien en détention, cette suspension a été refusée par la Justice.
Cette situation a été dénoncée le 9 novembre lors d'une conférence à Paris de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), qui parle "d'acharnement". "Je fais confiance. On ne comprendrait pas un refus", a indiqué à l'AFP l'avocate de M. Iradi, présente à cette manifestation.
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