Les assureurs complémentaires rêvent toujours de pouvoir contracter avec les médecins. Une enquête menée par l'IGAS montre que plus des trois quarts des mutuelles, institution de prévoyance ou assurance intervenant dans le domaine de la santé souhaiteraient une extension des réseaux à de nouveaux domaines, tels que médecine et hôpital principalement. Une possibilité qui est de facto exclue par loi Le Roux de janvier 2014 qui régit les réseaux de soins.
En 2016, 45 millions d’assurés avaient potentiellement accès à ces réseaux tels que CarteBlanche, Istya, Itelis, Kalivia, Santéclair et Sévéane, qui ont pris leur essor au milieu des années 2000, rappelle l'Igas qui a rencontré près de 200 acteurs du domaine. "C’est dans le secteur de l’optique que les réseaux de soins gérés par ces plateformes sont les plus développés (un tiers des parts de marché en 2016, +11 % en un an). Ils sont également bien implantés et en expansion dans le secteur des aides auditives (20 % du marché), et de façon beaucoup plus modeste dans le secteur dentaire", relève-t-elle, estimant que pas plus de 14 % du total des chirurgiens-dentistes seraient concernés.
Le rapport conclut à un effet prix très important de ces structures comparé au hors réseau. Notamment dans l'optique, avec un écart de prix "notable" entre les soins ou produits consommés via un réseau, "d'environ - 20 % pour des verres adultes et -10 % pour des montures", comparé au hors réseau. La différence de prix est plus limitée, autour de - 10 %, dans le secteur des aides auditives et encore plus réduite dans le secteur dentaire avec cependant "des écarts importants" pour certaines plateformes, note l'Igas.
En revanche, l’impact des réseaux sur l’accès aux soins du point de vue géographique est "plus incertain". Par ailleurs, les réseaux "auraient tendance à accentuer les inégalités d'accès aux soins". En effet, les assurés qui bénéficient des meilleurs contrats complémentaires sont ceux qui ont le plus accès aux réseaux et aux prix préférentiels qu'ils offrent.
Le rapport souligne également que l'impact des réseaux de soins sur la qualité est "plus difficile à apprécier", "faute d’indicateurs fiables".
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