Présidences d'URPS

Où sont passés les généralistes ?

Publié le 22/01/2016
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Ça y est, c'est fait ! Les URPS ont presque toutes choisi leurs présidents et les bureaux qui les accompagnent. Qui dit nouvelles régions, dit regroupement et donc moins d’élus… Et des déçus.
vote urps

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Si à la mi-octobre les élections aux URPS avaient traduit un repli de la CSMF, le syndicat avait rappelé qu’il était toujours n°1 au niveau global. Un résultat qui se reflète dans l’élection des bureaux. La CSMF obtient en effet 6 présidences de région en métropole, soit près de la moitié (contre les 2/3 auparavant).

« Je crois qu’il y a eu notamment une prime au sortant. Des présidents dont on reconnaît la qualité et l’implication ont été reconduits », note Jean-Paul Ortiz. « Je pense notamment à l’Ile-de-France » où le radiologue Bruno Silberman a été réélu. À l’inverse la FMF qui avait fait une réelle poussée au scrutin d'octobre ne glane que quelques présidences : la Bretagne avec Nikan Mohtadi et Rhône-Alpes-Auvergne avec Pierre-Jean Ternamian, en attendant les résultats de la Normandie où le généraliste Antoine Leveneur espérait bien l’emporter hier, jeudi 21 janvier.

Dans cette affaire, les généralistes perdent du terrain, car si dans la composition des bureaux on retrouve en moyenne une moitié de généralistes et qu'ils trustent les vice-présidences, ils devraient être seulement trois à prendre la tête d’une URPS. Un sacré retour en arrière pour la spécialité qui représentait plus de la moitié des présidents (13 sur 22) contre moins d'un quart aujourd'hui. On retrouve donc Nikan Mohtadi à la tête de l’URPS de Bretagne et Guilaine Kieffer du SML à la tête de l’URPS de la grande région Champagne-Ardenne-Lorraine-Alsace. C’est aussi la seule femme présidente en métropole, contre trois en 2009, dans une région où 5 membres du bureau sur 8 sont des femmes.

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Si les syndicats au niveau national affichaient tous une volonté d’unité et le désir de retrouver les cinq forces principales dans tous les bureaux, comme bien souvent, la réalité locale en a parfois décidé autrement. « Nous voulions que tout le monde soit là de la façon la plus large possible, mais après, en région, il y a des gens qui se connaissent et qui ne veulent absolument pas ou plus travailler ensemble », explique Éric Henry, chef de file du SML. « Ce sont souvent des affaires d’hommes et de femmes pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’appartenance syndicale », ajoute Jean-Paul Ortiz.

 

Finalement, à part le SML, aucun syndicat ne peut donc se prévaloir d’être présent dans les bureaux de toutes les régions. La CSMF manque ainsi à l’appel en Bretagne ou en Bourgogne-Franche-Comté, la FMF et le Bloc en Ile-de-France ou en Paca et MG France en Nord-Pas-De-Calais-Picardie. « En Paca, notamment, on espérait beaucoup mais on s’est fait avoir par des alliances et un syndicalisme à la papa », s’agace Claude Bronner de la FMF. Jean-Paul Ortiz défend une autre version et assure que là où elle est absente, la FMF a refusé de faire partie des bureaux. L’union oui, mais les rivalités historiques ont donc la vie rude. Claude Bronner confie que l’objectif était d’avoir tout le monde dans les bureaux, mais quand même « le moins de présidences CSMF possible ». Malgré le relatif goût de défaite en Ile-de-France et en Paca pour le syndicat, « ça ne nous déplaît pas de montrer qu’il reste encore dans certains endroits des syndicats ringards », ajoute-t-il.

 

Amandine Le Blanc

Source : lequotidiendumedecin.fr