La bombe a explosé alors qu'environ 200 personnes endeuillées étaient rassemblées devant les urgences de l'Hôpital. Au moins 70 personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans un attentat qui a visé lundi une foule en deuil massée devant un établissement hospitalier du sud-ouest du Pakistan. "Il y a au moins 45 morts confirmés et une cinquantaine de blessés" a déclaré peu de temps après Rehmat Saleh Baloch, ministre de la Santé pour la province instable du Baloutchistan, dont Quetta (photo) est la capitale. Estimation assez rapidement réévaluée à la hausse : "Le bilan a atteint 70 morts et 112 blessés," a ensuite indiqué à la presse le Dr Masoood Nausherwani, chef des services de Santé du Baloutchistan,
Cet attentat devant l'hôpital civil de Quetta, intervient après l'assassinat, quelques heures plus tôt, du bâtonnier de la province. Ces deux forfaits ont été revendiqués par une faction des talibans pakistanais, Jamaat-ul-Ahar. Cette fois, "le poseur de bombe s'était harnaché avec environ 8 kg d'explosifs, remplis d'éclats et de billes de métal" selon le chef des démineurs, Abdul Razzaq.
Depuis le drame, l'armée s'est déployée dans et autour des hôpitaux de la ville, selon le ministre. Des corps jonchaient le sol, dans une mare de sang et de verre brisé, alors que des survivants choqués tentaient de se réconforter. "Les corps sont éparpillés et certains sont mélangés. Le personnel hospitalier essaie de compter mais nous ne pouvons pas encore donner de bilan précis à ce stade", a indiqué un responsable militaire, le brigadier Sajjad Ahmed.
"L'explosion s'est produite au moment où des avocats étaient rassemblés devant le département des urgences. Certains étaient à l'intérieur, d'autres devant la grille d'entrée", raconte un médecin de l'hôpital civil de Quetta, le Dr Adnan. Avocats et journalistes étaient rassemblés après l'assassinat du président de l'association du barreau de la province, Bilal Anwar Kasi. "Il y a eu une énorme explosion, et tout est devenu sombre. Au début je pensais que c'était un effondrement d'un bâtiment. Puis il y a eu des cris".
Le Baloutchistan, frontalier de l'Iran et de l'Afghanistan, est une région riche en réserves pétrolières et gazières, secouée par des violences confessionnelles entre sunnites et chiites, des attaques islamistes et une insurrection séparatiste. Les forces de sécurité et structures gouvernementales y sont régulièrement prises pour cible.
Ce n'est pas la première fois qu'un attentat vise un hôpital au Pakistan. En 2010, une bombe avait tué 13 personnes devant le département des urgences d'un hôpital de la mégalopole de Karachi, où étaient soignées les victimes d'un premier attentat, alors que leurs proches inquiets s'y étaient rassemblés.
(avec AFP)
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