Retraite : avant la manif du 16 septembre l'UFML-S et la FMF se posent en lanceurs d'alerte

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Publié le 12/09/2019
SOS-Retraites

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Crédit photo : DR

Plusieurs représentants de professions libérales (avocats, médecins, infirmiers, kinés…) manifesteront ensemble à Paris lundi 16 septembre contre la réforme des retraites — qui devrait être voté d'ici l'été 2020. Une première mobilisation qui pourrait en appeler d'autres.

« Pour la première fois dans l’histoire sociale de ce pays nous défilerons ensemble depuis la place de l’Opéra jusqu’à la place de la Nation pour dénoncer un projet de captation sans sommation de nos régimes autonomes de retraites », a expliqué jeudi Christiane Féral-Schuhl, présidente du CNB (Conseil national des barreaux), à l’origine de ce collectif interprofessionnel. « En arguant de l’égalité, le rapport Delevoye crée une grave inégalité, dont les libéraux indépendants sont les premières victimes », a-t-elle également souligné.

Un mouvement appelé à grandir

Selon Christiane Féral-Schuhl, la quasi-totalité des barreaux seront en grève lundi et la mobilisation des avocats devrait donc être « extrêmement forte ». Elle devrait être en revanche moindre chez les médecins.

« On ne sait pas ce que cela va donner, les médecins sont durs à mobiliser », a reconnu jeudi Jean-Paul Hamon, président de la FMF et membre du collectif. D'autant que la CSMF, MG France et le SML ont choisi, pour le moment, de participer au deuxième cycle de négociations et seront donc absents du cortège. « C’est une première mobilisation mais ce n'est pas fini. Il y a eu le plan urgences, il y a ce plan retraite. Les médecins et les autres professions de santé ne vont pas rester immobiles. C’est le début d’un mouvement », estime le Dr Hamon.

« Notre rôle est de lancer l'alerte, de lancer le mouvement, de manière à ce que les professions puissent se mobiliser, abonde Jérôme Marty, président du syndicat UFML-S et aussi membre du collectif interprofessionnel. Les médecins sont très attentifs. Et même si les autres syndicats donnent une chance à la négo, il n’en reste pas moins qu'ils alertent quant à une mobilisation possible si les discussions se passaient mal. »

Pour l'instant, les cinq organisations représentatives de médecins libéraux (SML, CSMF, FMF, MG France et Le Bloc) ont publié un communiqué intersyndical mercredi soir détaillant leurs exigences (maintien du rapport cotisations/prestations, conservation des 7 milliards d'euros de réserves de la Carmf, maintien de ses missions sociales…). « Les syndicats veilleront à ce que la future réforme respecte ces exigences qu'ils défendront ensemble lors des prochaines rencontres avec le Haut-Commissariat à la réforme des retraites », avertissent-ils.

« Les syndicats sont marginalisés »

Pour les Drs Marty et Hamon, l'heure n'est plus à la concertation. « Si le gouvernement voulait négocier, en neuf mois il avait le temps », a taclé Jérôme Marty. Selon lui, « une réforme s’impose » mais « doit s'inspirer du système suédois avec une limite fixée à un PASS (plafond annuel de la sécurité sociale) et non trois ».

« Il ne se passe pas une minute sans que l’on ne nous parle de la catastrophe sanitaire qu’on vit dans ce pays. S’il y a un danger qu’on ne peut pas prendre c’est de déstabiliser un peu plus des professions qui vivent aujourd'hui un effondrement », juge-t-il encore.

« Après avoir baladé les syndicats, il va y avoir une concertation citoyenne, soupire quant à lui Jean-Paul Hamon. Les syndicats sont marginalisés et visiblement ce sont les gilets jaunes qui vont faire la réforme des retraites. »

Pour le Dr Jérôme Marty, le gouvernement ferait donc bien de prendre la mesure du mouvement et de « prendre l'exact contre-pied de ce qu’il a montré jusqu’à présent ». « Si Jean-Paul Delevoye et le gouvernement continuent à ne pas écouter ces indispensables invisibles que sont les professions libérales, fort de nos diversités, nous nous arrêterons tous ensemble », prévient le leader de l'UFML-S.


Source : lequotidiendumedecin.fr