La réforme des retraites, suspendue en mars à cause de la crise épidémique, « se fera avant la fin du quinquennat », a assuré lundi le secrétaire d'État chargé du dossier, Laurent Pietraszewski.
« On a un engagement avec les Français, de transformation de notre système de retraites pour en faire quelque chose de plus juste, de plus solidaire », a observé sur RTL le secrétaire d'État. Les « enjeux d'aujourd'hui » concernent plutôt la reprise de l'activité malgré la circulation du coronavirus, a souligné M. Pietraszewski, par ailleurs en charge de la santé au travail. Cependant, « je suis là pour faire cette transformation du système de retraites, donc oui, elle se fera avant la fin du quinquennat », a-t-il ajouté, en réponse à une question sur le calendrier de ce projet.
Cette réforme, qui avait provoqué avant l'épidémie deux mois de fronde syndicale et politique, a été « suspendue » mi-mars après son adoption en première lecture à l'Assemblée nationale.
Le président Macron a cependant estimé, le 14 juillet, que la France ne pourrait pas faire « l'économie d'une réforme » de son système de retraites, tout en reconnaissant que le projet du gouvernement ne pourrait pas être maintenu tel que conçu avant la crise sanitaire.
Nouvelle méthode
Le Premier ministre Jean Castex a ensuite annoncé, le 17 juillet, qu'il décalait cette réforme sociale clé. Il a promis une « nouvelle méthode », en distinguant le « caractère structurel » du projet « qui vise à plus de justice » et son « volet financier ».
Il reste à savoir si les garanties obtenues par les médecins dans le projet adopté par l'Assemblée nationale seront confirmées. Les syndicats de médecins libéraux avaient notamment proposé d'instaurer un régime complémentaire obligatoire géré par la Carmf pour compenser la baisse de pension qu'entraînerait le passage à un régime universel de retraites. Ainsi, les praticiens continueraient de cotiser autant que dans l'ancien système et percevraient un niveau de pension similaire. Laurent Pietraszewski, s'y était montré favorable à plusieurs reprises.
Les syndicats avaient aussi été assurés que le fonds de réserves constitué par la Carmf ne serait pas fondu dans le nouveau régime universel et que les praticiens en cumul emploi-retraite qui continuent de cotiser à la Carmf pourraient, dès 2022, acquérir de nouveaux droits par points, alors que jusqu'alors leurs cotisations ne leur donnaient aucuns droits supplémentaires. Ces garanties obtenues seront-elles toujours d'actualité dans un contexte marqué par la crise sanitaire ? La réponse devrait ainsi être donnée d'ici la fin du quinquennat.
Avec AFP
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