Accès aux soins

Un « parcours du combattant » pour les handicapés mentaux ?

Publié le 24/05/2013
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À l’occasion du Congrès annuel de l’Unapei, qui s’est ouvert hier à Marseille, la Fédération publie un « livre blanc » alertant sur les difficultés d’accès aux soins des handicapés mentaux qu’elle remettra à Marisol Touraine. L’association réclame le développement du DMP pour les handicapés et suggère un forfait spécifique pour mieux les prendre en charge en ville.

Se soigner serait un véritable « parcours du combattant » pour les handicapés mentaux. C’est du moins le constat fait par l’Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei) qui en a fait le thème central de son congrès qui se tient cette fin de semaine à Marseille. Dans le «livre blanc» publié à cette occasion, l’association souligne que les handicapés mentaux ont beaucoup plus de difficultés que les autres à accéder aux soins. Selon la Fédération, plus de la moitié de cette population y renonce pour des raisons économiques ou par manque d’écoute des professionnels de santé. Les difficultés de communication chez certaines personnes gênent le diagnostic et conduisent parfois à des traitements inappropriés porteurs d'effets secondaires indésirables.

Un forfait pour soigner les handicapés ?

L’UNAPEI déplore notamment que l'enseignement du handicap soit « très limité durant le cursus des études médicales » et les personnels de santé souvent peu nombreux dans les établissements et services médico-sociaux (ESMS). Sur le parcours de soins, elle préconise une meilleure collaboration entre les secteurs sanitaire et médico-social, ainsi que le développement du Dossier médical personnel (DMP).

La Fédération défend également l’idée de créer un forfait de soins pour les handicapés sur le même principe que celui qui va être mis en place pour les personnes âgées au 1er juillet. Ainsi, il permettrait de rémunérer le temps de consultation d’un médecin, qu’il soit généraliste ou spécialiste, recevant une personne handicapée. La prévention n’est pas en reste, puisque le Livre Blanc suggère la mise en place de campagnes de prévention à destination des personnes handicapées. De même que l’éducation thérapeutique avec l’élaboration de protocoles de suivi spécifiques à chaque handicap.

Caroline Laires-Tavares, caroline.laires-tavares@legeneraliste.fr

Source : Le Généraliste: 2645