« Poste à pourvoir immédiatement, qualité de vie, cabinet avec parking, aide à l’installation ainsi qu’au logement. Renseignements au 02 35 27 01 23. » La ville d’Étretat (Seine-Maritime), 1 400 habitants en hiver, comme d’autres avant elle, est contrainte d’en passer par une petite annonce pour trouver un médecin généraliste.
Pourtant la situation n’a pas toujours été désespérée pour la commune de Normandie, haut lieu touristique. « Pendant de nombreuses années nous avons eu plusieurs médecins », explique au Généraliste Philippe-Emmanuel Adès, conseiller délégué à l’hygiène publique et à la santé de la ville. Aujourd’hui il n’en reste aucun. Quelques-uns sont partis à la retraite, mais c’est surtout l’ouverture d’une maison médicale à Criquetot-l’Esneval, chef-lieu de canton, il y a un an, qui a tout changé. Six médecins sont donc partis s’installer dans cette maison médicale, désertant Étretat et d’autres communes alentour qui se retrouvent aussi sans médecin. Criquetot est certes à seulement 9 kilomètres d’Étretat, « mais nous avons pas mal de personnes à mobilité réduite, des personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer », précise M. Adès, « et les médecins de la maison sont saturés ils ne prennent plus aucun patient supplémentaire », ajoute-t-il.
Des consultations délocalisées n'ont jamais vu le jour
Pourtant, les communes du canton n’ont pas été prises au dépourvu puisque c’est la collectivité, l’intercommunalité donc, qui a financé ce projet. « À l’origine dans le projet, il était prévu de délocaliser de temps en temps la maison médicale via des cabinets secondaires situés dans les autres villes du canton, mais comme les médecins sont déjà débordés cela n’a jamais été mis en place », précise M. Adès. La ville d’Étretat ne s’est toutefois pas retrouvée immédiatement sans médecin. Le Dr Adriana Dansorean, généraliste roumaine, est venue spontanément s’installer dans la commune mais elle ne sera restée qu’un an. « Tous ses patients étaient très contents d’elle, assure le conseiller municipal, mais peut-être a-t-elle eu du mal à s’implanter dans notre territoire, ou peut-être n’avait-elle plus envie de travailler seule », avance-t-il. Depuis la généraliste est partie exercer dans les Pays de la Loire. Dans un article de Paris-Normandie, une habitante dénonce une pétition montée par des étretatais contre le Dr Dansorean et dénonce du « racisme ». « C’est faux, il n’y a jamais eu de pétition », dément Philippe-Emmanuel Adès.
Un projet de MSP malgré tout
Toujours est-il que depuis novembre, la ville se retrouve donc sans médecin. Pour essayer de séduire les intéressés, elle propose de payer le cabinet et le logement pendant un an au généraliste qui voudra venir s’y installer. Dans l’idéal, la municipalité souhaiterait attirer deux généralistes. Ironie du sort, loin d’être dégoûtée des maisons médicales, Étretat a également un projet de développement immobilier pour une MSP. « Mais cela ne se fera que si on trouve des médecins d’abord, on ne veut pas de murs vides », précise M. Adès. L’avant-projet est déjà prêt, il n’y a plus qu’à. Avec les communes environnantes, la ville va aussi monter un pôle de santé libéral et ambulatoire.
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