En 2020, les remboursements des soins par les assurances santé complémentaires ont plongé de 7,9 %, selon le rapport annuel sur leur situation financière par la Drees, le service des études du ministère de la Santé, paru ce vendredi. Une baisse inédite à mettre évidemment en relation avec le recul de la consommation de soins de ville qui a débuté lors du premier confinement.
Cette diminution a cependant été en partie comblée par les provisions que les complémentaires ont réalisées notamment pour s'acquitter de la contribution exceptionnelle de 1,5 milliard d'euros pour les dépenses liées à l'épidémie de Covid. L'année 2020 a également été la deuxième année du déploiement de la réforme du « reste à charge zéro » sur des paniers de soins dentaires, optiques et audioprothétiques. Les complémentaires ont commencé à en absorber la prise en charge : elles financent 69,6 % de la dépense en optique, 23,2 % en audioprothèses et 43,3 % en dentaire (en hausse de 3,2 points par rapport à l'année précédente).
Les charges de gestion des complémentaires sont elles stables depuis 2015 et avoisinent les 20 % des cotisations. « Les mutuelles se caractérisent par des frais liés à la gestion courante des contrats et des systèmes d'information plus élevés tandis que les sociétés d'assurance se distinguent par des frais plus importants liés à la publicité, au marketing et à la rémunération des intermédiaires » relève la Drees. Les frais de gestion sont en revanche plus faibles pour les institutions de prévoyance car elles couvrent davantage des contrats collectifs en entreprise.
Cotisations en baisse
S'agissant des cotisations, leur montant global est en très légère baisse pour la première fois et s'établit à 38,2 milliards d'euros, soit 114 millions de moins que l'année précédente. Ce recul s'explique notamment par la montée en charge de la complémentaire santé solidaire (CSS) mais également la dégradation du marché du travail en 2020.
Enfin, la Drees constate la poursuite de la concentration du marché de la complémentaire, un mouvement qui avait débuté au début des années 2000. Le nombre de mutuelles a été divisé par cinq depuis 2001 et celui des institutions de prévoyance par deux, tandis que le nombre d'assureurs privés reste relativement stable. On compte désormais dans le paysage 301 mutuelles, 102 sociétés d'assurances et 25 institutions de prévoyance. Les 20 plus gros organismes concentrent plus de la moitié du marché.
Ce rapport donnera du grain à moudre aux défenseurs et aux opposants à la Grande Sécu évoqué par un rapport polémique du Haut conseil pour l'avenir de l'Assurance-maladie.
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