Un goût de trop peu ! Les propositions ciblées de revalorisations pour la psychiatrie, lors de la dernière séance de négociations conventionnelles, ne suscitent pas l'engouement de la spécialité. Au contraire, le Syndicat des psychiatres français (SPF) fait part de son mécontentement face aux mesures avancées par la CNAM, dont il regrette « le manque d’ambition ».
D'après le document de travail de l'Assurance-maladie, les pistes de revalorisation pour les psychiatres concernent trois cotations : la consultation de psychiatrie (CNPSY, 11,5 millions d'actes par an) qui pourrait passer de 39 à 40 euros ; l'avis de consultant en psychiatrie (APY) qui serait réévalué de 62,50 à 65 euros ; et la consultation en urgence de psychiatrie (78 600 par an) qui évoluerait de 58,5 à 78 euros, soit 2 fois la CNPSY au lieu d'1,5 fois.
+2,5 % sur quatre ans...
Las, le SPF juge qu'une hausse de la consultation principale de « 2,5 % sur 4 ans ne correspond en rien à une valorisation » et permet à peine le maintien de la valeur de l’acte par rapport à l'inflation.
Quant à l'avis d'expert APY, il est réalisé en réalité à plus de 80 % par des neurologues (sur l'ensemble des 546 000 APY). Une preuve, selon les représentants des psychiatres libéraux, que les règles actuelles d'utilisation de l’APY « ne sont pas adaptées à l'exercice de la psychiatrie ». Ils réclament une révision des modalités d’utilisation de cet avis de consultant pour les psychiatres et pédopsychiatres.
La pédopsy oubliée ?
Le SPF juge « déplorable » et « incompréhensible » que la pédopsychiatrie soit « la grande oubliée de ces propositions », et ce d'autant qu'une nouvelle consultation complexe à 46 euros de bilan des enfants entrant dans l’aide sociale à l’enfance (ASE) est mise sur la table pour les pédiatres et généralistes. « C’est oublier la place des pédopsychiatres auprès de cette population éminemment fragile, dont le suivi médical et psychiatrique est lourd et nécessite beaucoup de coordination. Il doit faire l’objet d’une consultation complexe pour la psychiatrie », plaide la structure.
Même requête pour les nouvelles consultations complexes pour les enfants souffrant de troubles « dys » ou du neuro-développement, qui « excluent » pédopsychiatres et psychiatres, alors que ceux-ci sont « régulièrement sollicités car parfaitement capables d’assurer dépistage et stratégie thérapeutique ».
Le SPF voit dans toutes ces « absences » la marque du « peu de considération des décideurs » à l’endroit de la spécialité. Elle « n’en est peut-être plus une, puisque médecins généralistes et pédiatres suffisent ».
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