L'idée d'une carte Vitale biométrique pour lutter contre la fraude sociale, réclamée de longue date par la droite et l'extrême droite, « mérite d'être travaillée » et le gouvernement « soutiendra une mission parlementaire » sur le sujet, a déclaré mardi le ministre de la Santé, François Braun, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
« Nous devons nous assurer que les prestations sont versées à bon droit, que les cotisations et contributions sociales sont recouvrées de manière exhaustive », a-t-il indiqué, assurant que l'exécutif n'aurait « aucune complaisance à l'égard de ceux qui fraudent ».
Prônant « une approche rationnelle de ce sujet à travers une évaluation objective du manque à gagner et l'adoption de mesures adaptées », le ministre a rappelé que l'expérimentation d'une carte Vitale dématérialisée était en cours et qu'il « convient de l'évaluer ».
Concession à la droite
Néanmoins, la piste d'une carte biométrique, soulevée par le député de l'Isère Thibault Bazin (LR), mérite d'être travaillée, a ajouté le ministre, jugeant là aussi nécessaire d'en « évaluer les conditions d'efficacité et de faisabilité en lien avec les professionnels ».
Par conséquent, « le gouvernement soutiendra une mission parlementaire afin de suivre le déploiement en cours de la nouvelle carte Vitale, sans aucun tabou et sans préjugé et afin d'en évaluer la pertinence et les évolutions possibles », a-t-il précisé.
Une concession à la droite parlementaire faite « à la demande de la Première ministre » Élisabeth Borne, a-t-il souligné, l'exécutif voulant ainsi se montrer « à l'écoute des idées constructives pour faire avancer notre pays de façon transpartisane », alors qu'un âpre débat vient de s'engager sur son projet de loi sur le pouvoir d'achat.
Ce positionnement apparaîtra comme un changement de pied car la majorité présidentielle avait rejeté fin 2020 une proposition de loi des sénateurs LR sur le même sujet, notamment au nom de la protection de la vie privée et des données personnelles.
Ce qui n'avait pas empêché trois des cinq prétendants à la primaire présidentielle du même parti (Xavier Bertrand, Michel Barnier, Éric Ciotti) de reprendre cette idée, qui figurait déjà au programme de Nicolas Sarkozy en 2012, mais aussi à celui de Marine Le Pen aux trois dernières élections présidentielles.
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