Développement professionnel continu

Le nouveau DPC cherche ses marques 

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Publié le 18/02/2022
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Alors que le parcours triennal de formation s'achève en 2022, l'agence gestionnaire du DPC dresse un bilan contrasté. La formation continue et le monoprofessionnel dominent.

Après un exercice 2020 très impacté par la crise sanitaire, l'Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) se félicite d'une « reprise de la dynamique » de l'activité de DPC en 2021.

Chez les seuls médecins, 43 193 praticiens se sont inscrits l'an passé à au moins une action – dont 39 % de nouveaux engagés par rapport à l’année précédente. Cette embellie est liée notamment à la transformation de l’offre qui s’oriente vers davantage de classes virtuelles. Et pour 2022, dernière année du parcours triennal, l'agence s’attend à une montée des inscriptions de la part notamment des généralistes. De fait, selon le Collège de la médecine générale (CMG), seuls 12 801 omnipraticiens ont validé leur obligation déontologique triennale. L'enveloppe dévolue aux médecins s'élèvera cette année à « 79 millions d'euros » sur un budget global de 176,4 millions (toutes professions), en légère hausse de 0,2 %

Beaucoup de formation continue, peu d'EPP

En 2021 déjà, sur les 90 122 inscriptions faites par les médecins (+5,7 %), un peu plus de la moitié (55,4 %) concernent du non présentiel (contre 18,3 % en présentiel et 26 % de format mixte). L'agence déplore une offre toujours très inégale avec la prédominance d'actions de formation continue  (77,5 % des programmes suivis l'an passé) alors que les praticiens sont censés suivre au moins deux types d'actions différents sur trois ans (évaluation des pratiques professionnelles – EPP – et gestion des risques – GDR).

Dans ce contexte, afin d'inciter les organismes à développer ces offres d'évaluation des pratiques, de gestion des risques et de programmes intégrés (permettant aux professionnels de valider leur triennal), le niveau des forfaits pédagogiques de ces typologies d'action a été augmenté (à hauteur de 104,50 euros de l'heure contre un forfait unique de 95 euros auparavant). À l’inverse, les frais pédagogiques versés aux opérateurs pour une action classique de formation continue non présentielle ou mixte sera limité à 70 euros/heure. Pour les médecins, le « droit de tirage » reste de 21 heures par an en 2022 avec une indemnisation de 45 euros de l'heure (la moitié à distance). 

Par ailleurs, 85 % des inscriptions des médecins se sont faites en faveur d'actions monoprofessionnelles contre seulement 15 % en pluripro, un champ pourtant prioritaire. Quant à l'appel à projets lancé en 2019 sur l'interpro (soutien à l'exercice coordonné), il a fait un flop : à l'issue des deux premières années, seules 12 actions ont été sélectionnées (et 176 professionnels y ont participé). « La coordination territoriale reste un enjeu », recadre l'ANDPC.  

Au sujet enfin de l'« exclusion » des médecins remplaçants, la directrice générale du DPC a invoqué une décision de mise en conformité avec la loi (puisqu'ils ne sont pas conventionnés).

Loan Tranthimy

Source : Le Quotidien du médecin