Pour encourager les bonnes pratiques et la pertinence des prescriptions, les dispositifs d'intéressement direct des libéraux de santé pourraient avoir de l'avenir.
La CNAM envisage depuis l'an dernier des mécanismes d'incitation plus directe des prescripteurs libéraux pour diverses classes de médicaments comme les IPP ou les traitements du diabète de type 2.
Les travaux techniques se sont concentrés ces derniers mois sur le champ des biosimilaires dont le développement « stimule la performance et tend à faire baisser les prix », justifie la CNAM dans son récent rapport « charges et produits » pour 2021 (qui propose un programme d'économies pour l'an prochain). La diversification de l'offre permettrait de réduire les tensions d'approvisionnement ou d'éventuelles ruptures de stock. La stratégie nationale de santé vise un taux de pénétration des biosimilaires de 80 % à l'horizon 2022.
Des négociations devraient commencer à la rentrée 2020 pour un lancement du dispositif l'an prochain. Le schéma ? En jouant le jeu, les médecins volontaires pourraient toucher une partie des économies générées (30 % par exemple) par la prescription de biosimilaires à la place de médicaments référents. Pour 2021, le potentiel d'économies serait de 42 millions d'euros. À ce stade, trois biomédicaments dont les biosimilaires sont commercialisés sont concernés : Etanercept (Enbrel), Adalimumab (Humira) et Follitropine Alfa (Gonal-F). Dans ce cadre, les premiers praticiens libéraux concernés seront des spécialistes (rhumatologues, internistes, gastro-entérologues, gynécologues, endocrinologues, urologues, etc.).
Quantité nécessaire
Les pharmaciens d'officine sont déjà impliqués depuis quelques mois. « Pour renforcer le bon usage, l'observance, la lutte contre le gaspillage et la diminution du risque iatrogénique », la CNAM a prévu un autre mécanisme d'intéressement, la dispensation adaptée, qui incite les officinaux à ajuster les posologies en fonction des symptômes perçus par le patient dans le respect de l'objectif thérapeutique. Une dizaine de classes thérapeutiques sont éligibles : laxatifs, anti-diarrhéiques, antispasmodiques et antiémétiques, antiseptiques, émollients, traitements de l'œil sec, antidouleurs/AINS, bains de bouche, médicaments contre acidité gastrique.
Avec une « baisse de 5 % des volumes des médicaments ciblés », le gain pourrait s'élever à 112 millions d'euros. Le modèle (pour deux ans) consiste à reverser une partie des économies aux pharmaciens au prorata du nombre d'interventions pharmaceutiques facturées et enregistrées. Si une baisse de plus de 1,5 % des volumes est observée sur l'année, 45 % des économies réalisées (au-delà de la baisse prévue au tendanciel) sont réservée au réseau officinal.
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