Grâce aux masses de données qu'elle collecte et à ses outils de data, l'Assurance-maladie a détaillé, dans son rapport « charges et produits » (qui permet de guider le gouvernement dans l'élaboration du budget de la Sécurité sociale), le coût et la nature des prescriptions médicales, selon les spécialités.
La Cnam a isolé le montant moyen de dépenses prescrites par médecin, selon la discipline du prescripteur, et poste par poste (tableau détaillé ci-dessous). En 2021, ce sont les pneumologues qui ont généré individuellement en moyenne le plus de remboursements pour leurs prescriptions exécutées, avec plus de 970 000 euros par spécialiste. Ils sont suivis des généralistes – environ 740 000 euros par médecin de famille – et des néphrologues (622 000 euros). Viennent ensuite les endocrinologues, les rhumatologues et les neurologues. Les spécialités qui ont engendré le moins de remboursements sont les dermatologues, les psychiatres et les pédiatres – moins de 175 000 euros par an et par médecin. Le montant moyen des prescriptions, toutes spécialités confondues, s'élève à près de 500 000 euros pour 2021.
La Cnam a ensuite comptabilisé le poids global de chaque spécialité dans l'ensemble des dépenses de prescriptions. En 2021, sans surprise, les prescriptions de médecins généralistes représentent l'essentiel des dépenses prescrites avec 74 % du total « des prescriptions médicales exécutées en base de remboursement », soit 41,3 milliards d'euros. La pharmacie est le premier poste de dépenses prescrites des généralistes (30 % en valeur), suivie des indemnités journalières (IJ) et des soins infirmiers.
Les chirurgiens ont prescrit de leur côté pour 3,2 milliards d'euros, en majorité au titre des IJ (un milliard du montant total).
Hormis la médecine générale et la chirurgie, ce sont les ophtalmologues qui prescrivent le plus en montant global, avec 1,4 milliard d'euros de dépenses remboursées en 2021, surtout de la pharmacie. Viennent ensuite les pneumologues (1,1 milliard) et les psychiatres (973 millions d'euros).
La pharmacie, poste souvent principal
Si l'on analyse la structure de dépenses, la pharmacie reste le premier poste de prescription dans la grande majorité des spécialités. Elle représente jusqu'à 80 % des dépenses chez les dermatologues et deux tiers des remboursements chez les ophtalmos et gastro-entérologues.
Les ORL, les pneumologues les cardiologues prescrivent en premier lieu sur la liste LPP (produits et prestations remboursables dont des dispositifs médicaux). Chez les pneumologues, ce sont en très grande majorité des appareils d'assistance respiratoire (notamment pour apnée du sommeil) et de l'oxygénothérapie à domicile. Pour les ORL, il s'agit surtout d'audioprothèses. Pour les cardiologues, ce sont les implants et stents vasculaires et coronariens et stimulateurs cardiaques, qui tirent le poste LPP.
Le premier poste de prescription des gynécologues est la biologie médicale (39 %). Rhumatologues, neurologues et chirurgiens sont les spécialités les plus prescriptrices de séances de kinésithérapie. Les transports sont le poste principal de dépenses prescrites par les néphrologues (plus de la moitié) alors que les psychiatres s'illustrent par la prééminence des dépenses d'indemnités journalières.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique