Pendant des dizaines d'années, le Dr Philippe Marmiesse, ancien médecin généraliste qui était installé à Blaye en Gironde, a glissé la Carte vitale de ses patients dans son lecteur. Quelle ne fut pas sa surprise quand, la semaine dernière, venu récupérer son traitement chronique pour son HTA, la pharmacie de Toulouse, où il était en vacances, a refusé la sienne, devenue muette du jour au lendemain. De retour chez lui, l'ancien praticien de 70 ans, retraité depuis trois ans qui faisait encore des remplacements jusqu'à l'année dernière, se connecte sur son compte Ameli et s'aperçoit que ses droits à l'Assurance maladie ont purement et simplement été supprimés.
« Je n'ai eu aucune justification, raconte encore estomaqué le médecin au « Quotidien ». Je suis allé hier à ma caisse primaire et on m'a demandé de remplir un formulaire. Mais j'ai aussi écrit un courrier de demande d'explications en plus que j'ai par ailleurs fait parvenir en double conseil départemental de l'Ordre des médecins. L'affaire suit son cours. »
La fille du médecin a raconté l'histoire de ce bug administratif sur le réseau social Twitter où il a été abondamment commenté.
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Mon père de 70 ans vient d'apprendre que la CPAM de Gironde l'a radié sans avertissement et sans justification. Sa carte vitale ne passe plus et il ne peut plus être remboursé. Je suis abasourdie. #sécuritésociale
— Anna Marmiesse (@lucyinthesky4) August 10, 2022
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Un fil de discussion qui a immédiatement été repéré par le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML-S qui, après avoir échangé avec la fille du praticien, s’est fendu d'une lettre ouverte au directeur général de l'Assurance maladie, transmise à la presse. « Je sais que vous ne pouvez accepter cela et je ne doute pas que vous saurez tout mettre en œuvre pour effacer sans délai la faute commise par vos services qui ne manqueront pas de présenter leurs excuses à notre confrère, écrit le généraliste de Fronton. Au-delà nous vous demandons de tout mettre en œuvre pour que celles et ceux qui ont, toute leur vie cotisé au système solidaire, n’aient plus, pour certains d’entre eux, à subir la violence du mépris de l’inexistence. »
Le Dr Marmiesse n'est pas, pour sa part, adhérent de l'UFML et n'a d'ailleurs jamais été syndiqué. « J'ai vu que le Dr Marty a pris fait et cause pour moi mais je ne le connais pas personnellement » raconte-t-il. Et surtout, le généraliste retraité, en attendant d'être rétabli dans ses droits, relativise. « C'est embêtant mais je sais me défendre, confie-t-il au « Quotidien ». Je me mets simplement à la place des autres assurés pour qui ce genre de situation peut vite devenir compliquée ».
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