94 % des professionnels de santé libéraux se disent assez ou très inquiets pour l'avenir de l'organisation des soins en France, 80 % estiment que la santé n'est pas assez abordée par les candidats à la présidentielle et 85 % sont inquiets pour l'avenir de leur propre activité libérale. C'est ce qui ressort d'un sondage* Harris Interactive, présenté ce vendredi lors de la journée de rentrée du Centre national des professions libérales de santé (CNPS, libéraux de santé).
Les soins de proximité, priorité numéro un
Interrogés sur l'efficacité des réformes conduites ces dernières années pour améliorer le système de santé, les libéraux se montrent très critiques. Sans surprise, seuls 10 % des libéraux de santé estiment que la loi de santé est une réforme utile.
La création du DMP informatisé et la mise en place du tiers payant récoltent trois quarts de jugements négatifs, tout comme la réforme des agences régionales de santé (jugée inefficace par 70 % des professionnels). L'instauration des URPS et l'essor de la santé connectée convainquent à peine plus, réformes jugées inefficaces par deux tiers des libéraux. Le développement professionnel continu (DPC) et la couverture maladie complémentaire obligatoire pour les salariés s'en tirent un peu mieux.
Les libéraux ont été sondés sur les mesures prioritaires dans leur secteur. 73 % placent au premier plan le renforcement des soins de proximité, suivi de l'amélioration de leur rémunération. Le développement des soins à domicile pour les patients âgés et dépendants arrive en troisième position. Enfin, 79 % des libéraux de santé pensent que la refonte du pilotage du système de santé est elle-même prioritaire.
La santé grande oubliée de la campagne ?
Lorsqu'ils pensent à l'élection présidentielle, le mot qui vient le plus à l'esprit des professionnels libéraux est sans surprise « santé », suivi de « changement », « politique » et « travail ». Dans leur appréciation des candidats, les professionnels interrogés estiment massivement que ceux-ci ne parlent pas assez de santé (80 %).
Si la présidentielle avait lieu dimanche prochain, ils sont 96 % à penser que la santé jouerait un rôle important dans leur choix. Les professionnels de santé seraient également influencés par les thématiques de l'éducation (93 %), l'emploi (91 %), l'économie (86 %) et la fiscalité (85 %).
* Sondage commandé par le CNPS à Harris Interactive et réalisé en septembre 2016 sur un échantillon de 700 professionnels de santé libéraux à partir d'e-mails fournis par le CNPS.
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