Cinq ans après le lancement de l'expérimentation pionnière à Strasbourg, le sport sur ordonnance, voté dans la loi de santé, est en vigueur dans toute la France depuis le 1e mars.
Sur le papier, les médecins traitants peuvent prescrire une activité physique adaptée (APA) pour leurs patients souffrant d'affection(s) de longue durée. Pour être efficace, la prescription doit s'inscrire dans un cadre plus large incluant les pouvoirs publics, les patients, les associations sportives et les établissements. Antibes (Alpes-Maritimes) est l'une des dernières villes à s'être lancée dans l'aventure.
Le fief (LR) du Dr Jean Leonetti a adhéré début novembre au réseau des villes engagées dans cette démarche. Deux médecins hospitaliers, les Drs Alain Tor, généraliste et responsable du centre régional médicosportif (au sein de l'établissement), et François Bernasconi, chef du service de cardiologie, sont à l'initiative du projet.
À ce jour, une dizaine de patients de cardiologie, d'oncologie ou de pneumologie sont inclus dans cette filière coordonnée intitulée Pass FormSanté. Adressés par leur médecin traitant (qui évalue la pertinence d’une prescription d’activité physique adaptée), ils ont été pris en charge à l'hôpital par une infirmière chargée d'établir une série de tests puis un programme d'action de 24 séances en lien avec un éducateur sportif. Le patient revoit le médecin traitant qui peut alors l'orienter vers des associations sportives partenaires ou vers une pratique individuelle encadrée.
Bonne volonté des prescripteurs
La bonne marche du sport santé sur ordonnance est directement liée à la bonne coordination des acteurs inclus et aux prescripteurs (qui doivent être en nombre suffisant). Pour recruter des patients, l'hôpital compte sur les médecins traitants, qui doivent eux-mêmes être persuadés de l'intérêt de la démarche et faire confiance aux éducateurs sportifs formés par la mairie pour prendre en charge « leurs » patients.
Or, il n'est pas toujours simple de mobiliser des praticiens libéraux, déjà surchargés. Le Dr Alain Ferrero, médecin-conseil jeunesse et sport en Provence-Alpes-Côte d'Azur, reconnaît plusieurs « points de blocage » : manque de formation à la prescription du sport sur ordonnance, défaut d'information sur l'identité des patients bénéficiaires et problème de rémunération faute de consultation spécifique. « C'est facile et rapide de prescrire des séances de piscine trois fois par semaine, ça l'est un peu moins de vérifier sur le long terme que le patient respecte le programme », estime le médecin, qui espère malgré tout une adhésion au dispositif. « À Miramas (Bouches-du-Rhône), 15 des 19 médecins généralistes participent à un programme similaire. La mayonnaise a pris, elle peut prendre à Antibes aussi. »
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique