L’association Générique Même Médicament (GEMME, qui représente professionnels et industriels français du médicament générique et biosimilaire), a plaidé ce mardi pour un meilleur accès aux biosimilaires, alors que parmi les 10 produits les plus coûteux pour l’Assurance-maladie, six sont des biologiques, et que de nombreux brevets arrivent à échéance d’ici à 2030.
L'objectif est d'arriver à ce « que tout le monde pousse dans le même sens afin que le marché du biosimilaire se développe de la même façon que celui du générique ». Ces médicaments sont en moyenne 20 à 30 % moins chers que leurs médicaments biologiques de référence (et jusqu'à moitié moins chers pour certaines références). « Logiquement, on pourrait traiter deux fois plus de patients avec la même dépense. Ce n'est pas négligeable ! Cela permet d'acheter de nouveaux produits grâce à une économie sans conséquence pour le patient », appuie le Pr Alain Astier, membre de l'Académie nationale de pharmacie et en accord avec les demandes du GEMME.
« Retard à l'allumage »
Le taux de pénétration des biosimilaires reste en deçà de l'objectif de 80 % affiché par le gouvernement pour 2022. S'il frôle les 70 % en volume à l'hôpital, il n'est que de 23 % en ville. Des médicaments injectables comme l'insuline et l'héparine plafonnent à respectivement 30 % et 12 % de « substitution » (malgré une incitation dans la ROSP pour les médecins concernant l'insuline). Face à ce « retard à l'allumage » en ville, le GEMME réclame à nouveau « un cadre responsable et rassurant » pour accélérer le développement des biosimilaires.
« Il faut aussi améliorer et cultiver la confiance des patients dans la sûreté, l'efficacité et la traçabilité des biosimilaires, indique Stéphane Joly, président du GEMME. Cela passe par le binôme médecin prescripteur/pharmacien, avec un entretien dédié en début de traitement et de façon ponctuelle, pour que le patient, notamment chronique, puisse avoir confiance dans ce médicament nouveau. »
Liste limitative
Concrètement, l'association propose d’autoriser les pharmaciens à délivrer un biosimilaire à la place du biologique de référence, au moins en début de traitement, dans le cadre d’une liste limitative. Cette mesure est soutenue par l’Académie nationale de pharmacie ; et la position de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est attendue. Une concertation a également été organisée par le ministère de la Santé.
Surtout, à l'instar du laboratoire Amgen, le GEMME souhaite « valoriser et rémunérer » par un honoraire spécifique l'implication des médecins et des pharmaciens dans la prescription et la dispensation de biosimilaires, grâce aux économies générés par leur recours.
Ces propositions rejoignent celles formulées par l'Assurance-maladie dans son récent rapport « Charges et produits ». Pour accélérer la pénétration des biosimilaires (et réaliser 10 millions d'euros d'économies dès 2022), la CNAM propose d'introduire un intéressement des prescripteurs libéraux et de rendre possible la substitution de ces médicaments par les officinaux, en initiation de traitement, hors traitements chroniques.
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