En France, si l’on en croit une enquête de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) datant de 2005 (1), 90 % des consultations se soldent par une ordonnance de médicaments. Comparés aux scores de leurs confrères européens (83,1 % en Espagne, 72,3 % en Allemagne, 43,2 % aux Pays-Bas), les résultats relevés chez les praticiens hexagonaux en font des champions toutes catégories.
Mesurant le ressenti des prescripteurs, la CNAM a par ailleurs constaté dans la même étude que les médecins français se disaient bien davantage sous pression de leurs patients pour remplir une ordonnance que leurs confrères de l’Union : 46 % déclarent faire l’objet de pression (36 % seulement en Allemagne et en Espagne ; 20 % aux Pays-Bas), cette pression s’exerçant à propos de médicaments « fétiches » (voir graphique) plus que sur la longueur de l’ordonnance (24 % des Français estiment toutefois que plus il y a de médicaments sur une ordonnance et mieux c’est). Les médecins en arrivent-ils à prescrire contre leur gré ? En France, un sur dix répond que oui – beaucoup moins en Allemagne (7,7 %), en Espagne (6,2 %) ou aux Pays-Bas (5,6 %).
Il y a six ans, la Caisse estimait que cette situation n’était pas irréversible, observant en particulier que 8 Français sur 10 se disaient tout à fait ou plutôt d’accord avec l’idée selon laquelle une consultation ne doit pas forcément se terminer par une ordonnance.
(1) « Le rapport des Français et des Européens a l’ordonnance et aux médicaments », enquête IPSOS menée auprès de 4 000 patients et de 1 000 médecins dans quatre pays (Allemagne, Espagne, Pays-Bas, France).
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