• Daniel Vittecoq :
– « Dans l’affaire Mediator, l’esprit de pharmacovigilance de la communauté cardiologique n’est pas ressorti. À la limite, je comprends que les cardiologues soient passés à côté du Mediator. Ils font beaucoup d’échographies à des malades diabétiques, mais les valvulopathies représentent 1 % des cas, on peut passer à côté. En revanche, que des chirurgiens cardiaques, qui changent une valve dont l’aspect anatomopathologie est totalement spécifique, n’aient rien vu, c’est incompréhensible. Ils ont changé des valves sans se poser de questions. C’est facile de dire que tout ça est la faute d’experts pourris, mais, à mon avis, c’est bien plus compliqué que ça. »
- « J’ai de l’admiration pour Irène Frachon. Elle a réalisé un travail d’investigation extrêmement positif, elle mérite la reconnaissance de notre société, et elle pourrait être expert. Mais de là à écrire un bouquin un peu sulfureux, c’est autre chose. »
- « J’ai toujours été très clair : si on me dit que mes activités à l’agence m’imposent d’arrêter de faire de la recherche dans mon service, j’arrête de travailler pour l’agence. »
- « Quand on dit qu’il y a 1 500 experts à l’agence, ils ne sont pas 1 500 tout le temps. Il y en a quelques-uns qu’on voit beaucoup et le système repose sur eux, il y en a qu’on voit de temps en temps, et d’autres très occasionnellement. On peut certainement en limiter le nombre, mais le chiffre de 40 super-experts avancé par Debré-Even me paraît irréel. »
• Jean Doucet :
– « Le rapport de l’IGAS est certes dur, mais il pointe un certain nombre de choses qui sont vraies, je ne le remets pas en cause. Il fait mal, mais il est bien fait. Le rapport Debré-Even est un pamphlet, un non-événement. Dommage que les politiques lui accordent du crédit. Ils ont auditionné 14 personnes, ils n’ont auditionné personne de la commission d’AMM, et ils oublient le poids de l’Europe. Etaient-ils commandités pour charger la barque, je ne sais pas. Mais il y a visiblement de la méconnaissance des dossiers. »
• Jean-François Bergmann :
– « Une des choses qui m’inquiètent avec ce qui se passe actuellement, c’est le peu de motivation des plus jeunes à participer aux travaux d’expertise. On les comprend, on se fait engueuler. Ce n’est pas valorisé au niveau des carrières hospitalo-universitaires, et votre directeur d’hôpital vous enjoint d’aller soigner les malades plutôt que de faire de l’expertise à l’AFSSAPS ou à la HAS. Les experts actuels sont démotivés, et personne n’est là pour les remplacer. Lors d’une récente réunion commission de la transparence, il n’a pas été possible de trouver suffisamment de gens pour que tous les postes soient pourvus. On exige tellement de choses qu’on ne trouve plus de volontaires. »
– « À l’AFSSAPS, on gagne 50 fois moins qu’en faisant du privé à l’hôpital, nos salaires hospitaliers sont 10 fois moins élevés que ceux des P-DG de l’industrie, et nous déclarons tout ce que nous gagnons, alors que les journalistes qui font des ménages ne les déclarent pas sur le site de leur journal. »
- « Le pire des conflits d’intérêts, c’est celui qu’on ne nous oblige pas à déclarer. C’est celui des sentiments : il y a des gens dans les labos qu’on aime ou qu’on n’aime pas, mais tout ça n’est pas déclarable. »
– « Dans cette affaire, l’attitude de Maraninchi (le nouveau patron de l’AFSSAPS) a été déterminante. Il a dit en public qu’il soutenait les experts, et comme c’est un médecin qui est à la tête de l’AFSSAPS et non un administratif, ça modifie plein de choses. Il a ajouté que la priorité, c’était la décision médicale, et que pour les aspects réglementaires, on verrait plus tard.
lequotidiendumedecin.fr du 13/04/2011
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