LA CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE et traumatologique française est considérée comme l’une des meilleures au monde. Mais aujourd’hui cette profession doit faire face à un certain nombre de contraintes qui tendent à rendre de plus en plus difficile les conditions d`exercice. Depuis la loi Kouchner qui a modifié les relations entre patients et médecins, la profession a entamé une réflexion en profondeur pour trouver des solutions susceptibles de rétablir le climat de confiance entaché par des affaires qui ont défrayé la chronique et par le nouveau comportement de l’usager face à sa consommation de soins.
« (…) Les patients aujourd’hui s’ils ne doutent pas de notre capacité à apporter les soins les plus appropriés à leur pathologie sont de plus en plus exigeants sur l’après-traitement et il n’est plus tolérable pour eux qu’une intervention chirurgicale réussie soit génératrice, a posteriori, de problèmes susceptibles d’affecter leur état de santé », souligne le Pr Laurent Sedel (président de la SOFCOT et chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’hôpital Lariboisière, Paris).
Pour répondre à ces nouvelles exigences, les chirurgiens orthopédistes ont pris conscience qu’il leur fallait remettre en cause, non pas leurs techniques et leur savoir-faire, mais leurs relations avec leurs patients, et avec les établissements, en se responsabilisant davantage sur l’analyse des risques inhérents à la pratique de leur discipline et à l’évaluation permanente de la qualité des soins.
La création d’ORTHORISQ est une des manifestations de leur engagement. Émanation de la SOFCOT, du SNCO (Syndicat national des chirurgiens orthopédistes) et du CFCOT (Collège français des chirurgiens orthopédistes et traumatologues), ORTHORISQ a été en janvier 2007 le premier organisme de gestion des risques agréé par la HAS.
Le risque de carence.
Autre préoccupation des chirurgiens orthopédistes : l’avenir de la profession et le risque de carence de chirurgiens orthopédistes. « Le nombre de chirurgiens formés à l’orthopédie traumatologie sera-t-il suffisant pour assurer les besoins croissants avec la nouvelle donne que représente le vieillissement de la population, d’autant plus que depuis plus de vingt ans rien n’est fait pour attirer les jeunes à notre métier ? » Pour le Dr Jacques Carton (clinique Emilie de Vialar, Lyon, président d’ORTHORISQ), la stagnation des salaires, la judiciarisation de la spécialité qui a entraîné un envol des primes d’assurances, l’application de la loi sur les 35 heures et la directive européenne sur la récupération des temps de garde pèsent lourdement sur les conditions d’exercice. À cela il faut ajouter le manque d’attractivité pour la profession. « Aujourd’hui les jeunes n’ont plus envie de travailler comme leurs aînés 72 heures par semaine à l’hôpital en faisant un métier pénible et en sacrifiant leur vie privée », constate le Pr Sedel.
C’est dans ce climat d’inquiétude que va s’ouvrir le 84e Congrès annuel de la Société française d’orthopédie et de traumatologie qui accueillera plus de 5 000 chirurgiens orthopédistes, infirmières et kinésithérapeutes du 9 au 13 novembre au Palais des Congrès à Paris.
« Le Quotidien » publiera le lundi 9 novembre un « Congrès Hebdo » consacré au Congrès de la SOFCOT.
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