Avec 3,5 millions de cas estimés, la prévalence de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) reste très élevée en France, de l’ordre de 7,5 %. « Et encore, au moins deux tiers des malades ne sont pas diagnostiqués », rappelle le Pr Bruno Housset, président de la Fédération française de pneumologie (FFP). « La moitié des diagnostics est réalisée à l’hôpital après une exacerbation », précise le Dr Frédéric Le Guillou, président de l’association BPCO, qui déplore un coût énorme pour la collectivité et une perte de chance pour les malades.
En ville, « les pneumologues sont incapables de réaliser l’ensemble de ce repérage diagnostic », constate le Pr Housset. D’où l’idée de développer la spirométrie en médecine générale pour la rendre davantage accessible à la population. Mais que ce soit pour un repérage ou pour confirmer un diagnostic, l’usage du spiromètre suppose « une formation théorique et pratique et une assurance qualité régulière », ajoute le Pr Housset.
Pour tenter de démocratiser la spirométrie dans les cabinets des médecins généralistes, la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), en collaboration avec la Société de pneumologie de langue française (SPLF), la FFP et le Collège de la médecine générale (CMG) vont lancer début 2017 - vraisemblablement aux alentours du mois de février - une expérimentation auprès de généralistes volontaires exerçant dans l’Artois, l’Essonne et la Gironde.
Les généralistes seront d’abord sensibilisés à la BPCO et son diagnostic précoce, via un séminaire sur Internet, à l’issue duquel ils pourront s’inscrire à une formation présentielle en petits comités, avec des pneumologues. Une fois formés, ces généralistes auront ensuite la possibilité de commander et d’obtenir gratuitement un spiromètre auprès de la CNAM. « Une assurance qualité sera mise en place, incluant une relecture anonymisée des courbes débit/volume par des pneumologues », ajoute le Pr Housset. « Il y a tout un travail technique à faire pour voir si cela fonctionne », poursuit le Dr Le Guillou.
La CNAM s’est fixée comme (ambitieux) objectif de rallier au moins 20 % des médecins généralistes des localités pilotes à ce dispositif.
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