Des médecins en grève des gardes dans l'Aude, le préfet réquisitionne

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Publié le 06/01/2017

Quillan grève
Crédit photo : France Télévisions

Souffrant d'une démographie médicale déficitaire (6,4 généralistes pour 10 000 habitants), la Haute Vallée de l'Aude, dans le secteur de Quillan, est confrontée depuis le 1^er janvier à une grève des gardes de médecins.

À l’origine de ce mouvement, l'incapacité de l'ARS d'Occitanie à prendre en considération les demandes des effecteurs de la région. Confrontés à une pénurie de praticiens, ces derniers avaient demandé, et obtenu voici deux ans, la fusion des secteurs de Quillan-Chalabre et de Couiza-Esperaza. Mais voilà, cette fusion devait s'accompagner de la possibilité d'acheminer par véhicule sanitaire léger (VSL) ou par taxi les patients ne pouvant se déplacer au point de garde.

Des heures de trajet

Résultat, déjà surmenés par le manque de médecins dans la journée, les effecteurs se retrouvent avec un secteur trop vaste, les contraignant à multiplier les kilomètres lors de visites à domicile : une heure si la météo est bonne, parfois le double quand la neige ou le verglas sont de la partie, calcule le Dr François Ritter, généraliste effecteur sur ce secteur.

François Ritter assure que lors de la fusion des secteurs, l'ARS s'était engagée à autoriser en même temps le transport des patients. Ce que conteste l'agence. Son directeur général adjoint confiait à France 3, le 3 janvier, que son administration n'était pas opposée aux demandes des praticiens, mais qu'elle ne s'était engagée à rien, et que les négociations étaient en cours avec les transporteurs (VSN et taxis) pour étudier la faisabilité du projet.

Combien de temps va durer cette grève des gardes ? Difficile de le savoir. Mais dès le 1^er janvier, le préfet, sur demande de l'ARS, a procédé à des réquisitions. Les sept effecteurs encore volontaires sur ce secteur sont donc contraints malgré la grève d'assurer ces gardes à tour de rôle. Pour François Ritter, ce sera le week-end du 21 et 22 janvier. Il reste combatif : « Nous n'arrêterons cette grève que quand l'ARS tiendra enfin ses engagements », assure-t-il.