Précédemment chargé du pôle autonomie au ministère des Solidarités et ancien directeur de crise Covid-19, Jérôme Jumel a pris ses fonctions de directeur général à l’agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire, où il succède à Jean-Jacques Coiplet.
La dynamique territoriale et partenariale est au cœur de sa stratégie. « Nous sommes à un an du Conseil national de la refondation, pour lequel nous avons retenu 40 actions à l’issue des concertations territoriales. Depuis mon arrivée dans la région, de nombreux leviers sont déjà activés, notamment en matière de coopération public-privé », a expliqué Jérôme Jumel, lundi 13 mars devant la presse, souhaitant placer son mandat sous le signe du dialogue et des concertations.
Temps médical
Alors que l'ARS doit réviser son plan régional de santé (PRS), les dossiers prioritaires du nouveau DG sont identiques à ceux qui s’imposent partout, dans un contexte de démographie médicale en souffrance : lutter contre les déserts médicaux, y compris grâce à une révision du zonage et des aides à l’installation, faciliter l’accès des patients chroniques à un médecin traitant, redonner davantage de temps médical aux praticiens hospitaliers et aux libéraux en « débureaucratisant l’exercice » ou encore développer la prévention (sport-santé, santé des jeunes, prévention des chutes des personnes âgées).
Au niveau régional, l'ARS prévoit la mise en place d’une plateforme afin de trouver un médecin traitant pour les personnes en ALD, la création d’un service autonomie à domicile dans lequel les services infirmiers seront mieux rémunérés et le renforcement du maillage infrarégional autour des communautés professionnelles territoriales de santé (25 projets de CPTS validés) pour passer d’une couverture de 60 % à « 100 % » du territoire. « Ces axes, additionnés aux résultats de la concertation citoyenne que nous commençons, viendront constituer notre feuille de route à cinq ans », souligne Jérôme Jumel.
Intérim médical : la loi Rist, virage périlleux mais nécessaire
Interrogé sur les risques à l'hôpital de l’application stricte de la loi Rist, à compter du 3 avril, qui vise à plafonner les tarifs des médecins intérimaires (1 170 euros brut pour 24 heures), le nouveau DG devra négocier ce virage périlleux, comme tous ses homologues.
De fait, aujourd'hui, des rémunérations très supérieures sont proposées dans des contrats de gré à gré pour attirer des praticiens – jusqu’à 3 500 euros brut/ la garde de 24 heures en chirurgie orthopédique en Mayenne, selon le constat du directeur général. Pour le DG, pas question évidemment de contourner l'application de cette loi mais la nécessité d'anticiper son entrée en vigueur. « Nous avons mené des travaux de concertation au sein des GHT, notamment en travaillant à une charte harmonisée pour proposer des conditions similaires [de rémunération] selon les établissements et éviter une concurrence déloyale entre régions, avance le nouveau DG. L’application de la loi doit nous permettre de retrouver davantage d’équité entre praticiens, avec un fonctionnement d’équipe plus collectif »
À partir d'avril, les praticiens intérimaires seront donc invités à rejoindre de façon pérenne les équipes hospitalières en acceptant des contrats titulaires proposés et en renonçant aux contrats de gré à gré. Et en cas de fuite – très probable – de praticiens mettant à mal la continuité des soins dans les services ou les lignes de garde, « il n’y aura pas de dérogation à l’application de la loi cette fois-ci, assure Jérôme Jumel. C’est la condition pour retrouver un exercice plus solidaire. »
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