DE NOTRE CORRESPONDANT
LE GROUPEMENT de coopération sanitaire (GCS) « Alsace e-santé », chargé de la mise en place du DMP, a organisé une nouvelle soirée d’information et de sensibilisation à l’intention des médecins strasbourgeois, qui sera suivie par d’autres réunions régionales. Particulièrement investis dans le DMP, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ont en effet créé un grand nombre de dossiers, et s’apprêtent à les alimenter puis à les mettre en ligne. L’hôpital a souhaité rappeler aux médecins libéraux l’intérêt du DMP, qui leur permettra non seulement de prendre connaissance des principales informations médicales des patients, mais aussi - surtout - d’obtenir quasi instantanément les lettres de sortie à l’issue des séjours : un progrès considérable quand on sait que ces lettres, à Strasbourg, arrivent souvent un mois après le départ du patient de l’hôpital…
L’alimentation des dossiers par l’hôpital devrait stimuler son utilisation dans la région car, comme le reconnaissent les médecins, il ne suffit pas d’ouvrir des dossiers pour que ceux-ci soient opérationnels.
Le Dr Marie Christine Pallasse-Biehler, médecin généraliste à Eckbolsheim, près de Strasbourg, fait partie des pionnières du DMP en Alsace, mais se sent encore trop seule. « Finalement, il me sert surtout à mettre mes propres consultations dedans, car je n’ai quasiment aucun confrère, hormis mon associé, avec qui le partager », explique-t-il. Elle estime que le DMP est une très belle idée, même si son fonctionnement concret prend du temps : outre qu’il faut expliquer au patient l’intérêt d’en avoir un, il convient ensuite, à chaque fois, de l’ouvrir et le faire fonctionner, ce qui constitue malgré tout « une tâche de plus pendant la consultation ». Elle regrette surtout de ne pas pouvoir consulter les DMP en visite ou dans les EHPAD, car elle ne s’imagine pas « faisant ses visites avec son lecteur de carte CPS sous le bras », alors que les DMP pourraient justement être utiles à cette occasion.
Tout en promettant différentes améliorations techniques pour les mois à venir, les responsables du DMP estiment que le démarrage actuel du projet reste dans les délais prévus. Pour le Dr Pascal Charles, pneumologue, responsable du dossier au sein de l’URPS médecins d’Alsace, il faudra encore six mois à un an pour que le DMP soit utilisé par un nombre suffisant de praticiens et trouve son intérêt pratique.
Lui-même en a déjà ouvert...plus de 800, et attend de ses confrères qu’ils s’investissent largement dans le projet. Outre ces réunions de sensibilisation, le GCS fait tourner des informaticiens et des représentants du DMP chez les médecins de la région pour les initier à ce nouvel outil.
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