Ouverture d'un centre de santé intercommunal en Auvergne-Rhône-Alpes

Exercice à la carte, consultations itinérantes : les nouveaux trucs pour attirer les médecins

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Publié le 28/06/2018
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C'est officiel depuis le mois de mai. En 2020, les habitants de la communauté de communes Porte de DrômArdèche pourront aller se faire soigner dans un centre de santé piloté par l'intercommunalité. Le premier du type dans la région.

Déjà à l'origine de la création de plusieurs maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), la collectivité locale a finalement fait le choix de la médecine salariée « car c'est un type d'exercice qui séduit beaucoup les jeunes médecins aujourd'hui », indique au « Quotidien » Patricia Boidin, vice-présidente de la communauté de communes en charge de la santé. À cette heure, la rémunération des futurs médecins du centre est estimée entre 4 500 et 7 000 euros net par mois, en fonction de l'expérience. « À côté de cette part fixe, nous réfléchissons à une part variable en fonction de l'activité du professionnel et du nombre de consultations réalisées, comme une forme d'intéressement. »

Toutefois, « pas question de leur mettre le fil à la patte », poursuit-elle. L'intercommunalité entend développer un mode de « salariat évolutif » basé sur des passerelles entre exercice salarié et libéral. À l’instar de la Saône-et-Loire, les médecins pourront donc travailler en multisite, mais pas dans le cadre unique de la pratique salarié de la médecine. Ils pourront, s’ils le souhaitent, basculer vers l'une des trois MSP du territoire, un cabinet ou même vers l'hôpital de Saint-Vallier (Drôme) qui appartient à la communauté de communes. « Notre objectif est avant tout de pérenniser la présence de médecins sur le territoire, nous ne voulons pas opposer salariat et exercice libéral », reconnaît la vice-présidente.

Succursales du centre de santé

Ce centre de santé installé à Saint-Rambert-d'Albon (Drôme), les autorités locales veulent pouvoir en faire profiter chacune des 35 communes qui composent la collectivité. Pour ce faire, des « bus de santé » pourraient voir le jour afin de permettre aux professionnels de consulter sur tout le territoire de manière itinérante. Un peu à l'image du « vaccine truck » éphémère contre la rougeole, mis en place sur les campus étudiants du Bordelais.

Pour l'heure, rien n'est encore fait. Si le projet de bus échoue, il faudra bien trouver une autre solution, notamment pour les patients les plus âgés. « Le transport est souvent une difficulté voire un facteur de renoncement aux soins », se désole Patricia Boidin. Elle réfléchit alors à des consultations décentralisées dans des succursales du centre de santé installées un peu partout sur le territoire. Une alternative qui rappelle le dispositif de « médecins volants » développé par les centres de santé de Dordogne. 

Pour voir le jour, ces initiatives devront être inscrites dans le contrat local de santé, actuellement en discussion avec l'agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes, et qui devrait être conclu à l'automne.


Source : Le Quotidien du médecin: 9677