Ce mardi 29 septembre, la MACSF rendait public son rapport 2020 sur le risque des professionnels de santé. Si l'ouvrage ne concerne que l'exercice 2019, l'assureur a profité de l'occasion pour faire un point sur son action pour les soignants en lien avec l'épidémie de Covid-19.
Au cœur de la crise, plusieurs grandes assurances ont été accusées de manquer de solidarité à l'égard des soignants. Des critiques que Stéphane Dessirier, directeur général du groupe, rejette. « Certaines mutuelles n'ont pas été inactives et ont essayé d'aider au maximum leurs sociétaires », se défend le responsable.
Dès le début de la crise, la MACSF a décidé d'étendre automatiquement les garanties responsabilité civile professionnelle (RCP) afin de permettre aux praticiens libéraux de pratiquer rapidement et sans risque la téléconsultation. Une décision similaire a été prise pour tous les professionnels libéraux qui sont allés travailler dans des services hospitaliers au pic de l'épidémie.
Pas d'augmentation des tarifs en 2021
Pour aider les professionnels au contraire touchés par un arrêt partiel ou total d'activité, la MACSF a annoncé qu'il n'y aurait pas d'augmentation des tarifs en 2021. Qui plus est, l'assureur va faire bénéficier à ses sociétaires d'une ristourne de 12 millions d'euros sur la prévoyance.
En parallèle, et pour soutenir « les jeunes installés très précarisés par cette crise », la MACSF a ouvert un fonds de solidarité à hauteur de 2 millions d'euros. « Cela nous a permis de faire 2 000 chèques de 1 000 euros pour leur venir en aide », explique Stéphane Dessirier.
Plusieurs mesures d'aide ponctuelles ont aussi été mises en place la mise à disposition de logements et de véhicules pour les professionnels qui sont allés travailler loin de leur domicile et la livraison de repas dans les établissements de santé. Enfin, à partir du déconfinement, la MACSF a déployé un système d'accompagnement pour les professionnels anxieux quant à la reprise d'activité, notamment chirurgicale.
5 400 arrêts de travail
S'agissant des risques encourus par les soignants et liés à la crise, « il est encore trop tôt pour faire une évaluation précise », explique Thierry Houselstein, directeur médical du groupe. Néanmoins, la MACSF liste déjà plusieurs « poches de risque » : la baisse d'activité, l'absence d'examen clinique lié au boom de la téléconsultation, la perte de vue de certains patients pendant le confinement, le risque de transmission du virus dans les EHPAD et la responsabilité civile employeur pour faute inexcusable en cas de contamination d'un assistant. À ce jour, l'assureur ne fait état que de cinq réclamations RCP vis-à-vis de médecins, à propos du décès de patients : deux gériatres, un médecin coordonnateur EHPAD, un médecin SAMU et un ORL.
Mais l'épidémie a aussi touché directement les soignants. À partir du mois de mars, les dossiers d'incapacités ouverts par la MACSF ont doublé, voire triplé, par rapport aux années précédentes. Au total, en mars et avril, elle a reçu environ 5 400 arrêts de travail, dont 1 244 émanant de médecins, notamment 659 généralistes, 20 anesthésistes et 17 urgentistes.
57 % des médecins ont été arrêtées pour cause de maladie et 43 % pour éviction (interdiction ordinale de travailler ou activité complètement stoppée).
Enfin, 5 % des médecins malades ont été hospitalisés pour une période allant de 2 jours à 2 mois. Trois d'entre eux sont décédés en raison du coronavirus.
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