Les infirmiers peuvent désormais administrer tous les vaccins prévus à partir de 16 ans « sans prescription médicale préalable », tandis que les prérogatives des pharmaciens et des sages-femmes dans ce domaine ont été également étendues. En effet, trois mois après un avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS), le gouvernement a validé, à la lueur de la crise sanitaire, l'extension des « compétences vaccinales » pour ces trois professions.
Deux décrets en ce sens ont été publiés au « Journal officiel », samedi 23 avril. Le premier étend la compétence des infirmiers en matière d'administration des vaccins. Ceux-ci sont désormais habilités à administrer « sans prescription médicale préalable de l'acte d'injection », les vaccins recommandés contre quinze maladies : grippe, rage, diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, papillomavirus humains, pneumocoque, hépatites (A et B), méningocoques (A, B, C, Y et W). « C'est un premier pas vers plus d'autonomie pour la profession et, pour nos concitoyens, la garantie d'un accès renforcé à la prévention », se félicite le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon.
Compétences étendues pour les pharmaciens et les sages-femmes
Les modalités de traçabilité des vaccinations sont également précisées. Devront être inscrits dans le carnet de santé (ou le carnet de vaccination) et le dossier médical partagé (DMP) de la personne vaccinée : « ses nom et prénom d'exercice, la dénomination du vaccin administré, la date de son administration et son numéro de lot », précise le décret. L’infirmier pourra aussi mettre ces informations dans le dossier de soins infirmiers, avant de délivrer une attestation de vaccination. En l'absence de DMP, et sous réserve du consentement de la personne vaccinée, l'infirmier devra transmettre ces informations au médecin traitant par messagerie sécurisée. Il devra aussi déclarer au centre de pharmacovigilance les effets indésirables portés à sa connaissance.
Le même décret précise également que les pharmaciens pourront administrer la même liste de vaccins à la même population (de 16 ans et plus), mais sur présentation d'une ordonnance médicale. « Pour pouvoir les prescrire, nous attendons un avis de l'agence du médicament » qui a été récemment saisie par Olivier Véran, selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Ce feu vert est espéré d'ici à l'automne, d'autant plus que les pharmaciens ont négocié récemment des honoraires de 7,50 à 9,60 euros par vaccin injecté, à la faveur de leur nouvelle convention.
Enfin, le deuxième décret autorise les sages-femmes à prescrire et administrer la même liste de vaccins aux femmes enceinte « dès la grossesse de la mère et pendant la période de huit semaines qui suit l'accouchement ». Pourront également être vaccinés par les sages-femmes : les nouveau-nés et les « personnes qui vivent régulièrement dans leur entourage ». Les modalités de traçabilité et d'information du médecin traitant sont identiques à celles des infirmiers.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique