Le fondateur du mouvement Générations, Benoît Hamon, a accusé mardi le gouvernement de « mépriser les gens qui veulent faire leur boulot correctement », après avoir rencontré des personnels soignants en grève de la faim pour des postes supplémentaires à l'hôpital psychiatrique de l'agglomération de Rouen.
« Je le dis très solennellement à Agnès Buzyn : si elle continue cette politique qui consiste à laisser des hommes et des femmes se faire violence contre leur propre corps, elle prendra, comme ministre de la Santé, une responsabilité historique extrêmement grave et ça ne pourra pas rester sans conséquence », a accusé Benoît Hamon.
Crise de la psychiatrie
Selon la CFDT, 350 personnes ont manifesté devant l'hôpital où une banderole géante a été déployée avec la mention « Ici on crève » . « C'est très violent ce qui se passe ici », a jugé l'ancien candidat à la présidence de la République. Sept salariés de l'hôpital du Rouvray à Sotteville-lès-Rouen sont en grève de la faim dont quatre depuis le 21 mai, précise la CFDT. Le mouvement social avait débuté le 22 mars.
« On a un président de la République qui va faire, pardon de le dire, le kéké en faisant de la com dans tous les sens. Et ici dans un hôpital psy, on n'est même pas capable d'engager un dialogue sur une demande de 52 postes quand des salariés font une grève de la faim », a poursuivi Benoît Hamon, évoquant une « incompétence absolue des services de l'État couverts par la ministre ».
L'ancien ministre a reconnu qu'il « y a une crise de la psychiatrie depuis longtemps » en France, tout en pointant une « responsabilité de la ministre dans la dégradation des conditions de travail et de soins » dans cet hôpital.
L'ARS travaille au recrutement
Interrogée sur Cnews, Agnès Buzyn a assuré que l'ARS travaille au recrutement de professionnels dans l'établissement, « puisqu'elle a missionné une mission d'audit pour évaluer les besoins ». L'ARS « s'est engagée notamment à créer une unité spécialisée, en avance de phase par rapport à ce qui était prévu », a-t-elle ajouté.
« Le dialogue n'est pas rompu avec ces professionnels (...) Ce qui compte c'est qu'on leur donne un message d'espoir sur le fait que nous allons augmenter, évidemment, les ressources humaines », a poursuivi Mme Buzyn. Mais « la difficulté, dans cet établissement, c'est le recrutement des psychiatres, nous n'en avons pas suffisamment », a diagnostiqué la ministre.
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