Face aux fréquents non-respects des restrictions de prescription, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé de restreindre aux seuls dermatologues la prescription initiale de l’isotrétinoïne orale pour le traitement de l’acné sévère.
L’isotrétinoïne est un dérivé de la vitamine A, indiqué en deuxième intention pour le traitement de l’acné nodulaire, acné conglobata, ou toute autre forme d’acné risquant de provoquer des cicatrices permanentes. Son utilisation n’est conseillée que lorsque les traitements de première ligne – antibiotiques systémiques et traitements topiques – se sont révélés inefficaces.
Les inquiétants résultats des études de l’assurance-maladie
En raison de son caractère tératogène, l’isotrétinoïne orale est déconseillée aux femmes en âge de procréer, sauf si les conditions du programme de prévention des grossesses, en place depuis 1997, sont remplies. Ce programme de prévention a été renforcé au court du temps, et prévoit la réalisation d’un test de grossesse en laboratoire avec résultat négatif dans les trois jours précédant chaque prescription, et 5 semaines après la fin du traitement, des ordonnances limitées à un mois de traitement, et la remise d’un carnet-patiente devant être vérifié avant toute délivrance du médicament. Les patientes doivent en outre être informées des risques liés au traitement, signer un accord de soins, et s’engager à suivre une contraception tout le long du traitement.
Une étude menée entre 2007 et 2013 par l’assurance-maladie a mis en évidence un non-respect de ces règles dans 1 prescription d’Isotrétinoïne orale sur 2. Une autre étude menée à la même période met en évidence qu’un test de grossesse n’est réalisé que dans 2 cas sur 3. Par ailleurs 68 % des patientes n’avaient pas réalisé de test de grossesse mensuel au cours du traitement, et 86 % n’ont pas fait de test à l’arrêt du traitement.
Un courrier de liaison entre médecin traitant et dermatologue
Si la prescription initiale est désormais réservée aux dermatologues, les médecins généralistes et les autres spécialistes pourront effectuer des renouvellements de prescription. L’ANSM mettra d’ailleurs en ligne, au cours de l’année 2015, de nouveaux outils pour minimiser les risques liés aux prescriptions d’isotrétinoïne orale, et notamment un guide du médecin comprenant un courrier de liaison entre le dermatologue et le médecin traitant pour l’informer de la mise sous traitement du patient.
Le guide contiendra aussi un outil d’aide au dialogue entre le prescripteur et le patient concernant le risque potentiel de troubles psychiatriques.
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