À La Baule, le patron de la CNAM fait le service après-vente de la nouvelle convention

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Publié le 02/09/2016

Crédit photo : S. Toubon

Nicolas Revel, patron de l'Assurance-maladie, a défendu ce vendredi 2 septembre à La Baule (Loire-Atlantique), la convention, qu'il a paraphée avec trois syndicats de médecins libéraux (MG France, la FMF et Le BLOC), une semaine plus tôt.

Le DG de la CNAM était invité à s'exprimer devant plus de 200 médecins libéraux présents aux 12es rencontres des Unions régionales des professionnels de santé (URPS).

Avant toute chose, il a défendu l'important montant des revalorisations négociées dans le cadre de cet accord. « Ce n'est jamais assez, a-t-il concédé, mais 1,3 milliard d'euros (dont 980 millions d'euros à la charge de l'Assurance-maladie, NDLR), c'est tout de même un investissement d'ampleur. C'est même sans précédent au cours des dix ou vingt dernières années. »

« Un effort sans précédent »

Le patron de l'Assurance-maladie rappelle aussi que son choix a été de faire porter prioritairement l'effort sur les soins primaires qui ont bénéficié, selon lui, des deux tiers du montant des revalorisations.

Assis dans les premiers rangs, les Drs Éric Henry, patron du SML, et Luc Duquesnel, patron de l'UNOF, branche généraliste de la CSMF (deux syndicats non-signataires), écoutent sans broncher.

Nicolas Revel a ensuite énuméré les principaux points de cette convention. Tout ou presque y est passé : le C porté à 25 euros par le biais d'une majoration, la reconnaissance des consultations longues et complexes, la majoration de 15 euros pour prise en charge immédiate d'un patient envoyé par son médecin traitant à un médecin correspondant, les nouvelles aides à l'installation « tout en maintenant celles offertes aux médecins déjà installés », ou encore la création du nouveau forfait structure.

S'il paraît indéniablement satisfait, Nicolas Revel n'en émet pas moins quelques regrets. Le patron de la CNAM aurait souhaité décliner au niveau régional quelques indicateurs cliniques régionaux de la ROSP. « La prochaine fois, il faudra trouver un équilibre plus subtil entre le cadre national et son adaptation locale », a-t-il déclaré.

Un travail collectif

Nicolas Revel a rappelé que cette convention était « le fruit d'un travail collectif » : « Bien sûr, il y a eu des tensions, mais aussi des moments de construction en commun, beaucoup de points de cette convention sont issus des propositions des uns et des autres. »

Le patron de la CNAM a eu un mot à l'attention des syndicats non-signataires. « J'aurais préféré que tous les syndicats soient partie prenante dans cette signature pour continuer le travail engagé », indique-t-il à l'adresse des Drs Duquesnel et Henry. Le DG de l'Assurance-maladie se rendra à l'université d'été de la CSMF (du 9 au 11 septembre à Giens) et au congrès du SML (les 23 et 24 septembre à Marseille). « Poursuivre le dialogue reste ma priorité », a-t-il conclu.

 

 

PDS : le 116 117 ne fait pas l'unanimité chez les médecins

 

La permanence des soins ambulatoire (PDS-A) a été au cœur des échanges des rencontres de La Baule, et notamment le nouveau numéro d'appel (116 117) qui doit se mettre en place début 2017. Le débat a fait apparaître une différence de sensibilité entre les libéraux, favorables au projet, et les urgentistes et hospitaliers, plus réservés.

Si le Dr Guilaine Kieffer-Desgrippes, présidente de l'URPS Grand Est, ne cachait pas sa satisfaction, le Dr François Braun, président du SAMU-Urgences de France, reconnaissait que ce projet n'était pas sa « tasse de thé » au départ.

La question de savoir pourquoi le décret instituant cette nouveauté laissait le choix aux ARS entre ce numéro à 6 chiffres et le bon vieux 15, était sur toutes les lèvres. Un responsable d'URPS croyait cependant avoir la réponse. Selon lui, une première mouture du décret instituait le 116 117 sans laisser le choix aux ARS. Mais un efficace lobbying des hospitaliers aurait convaincu les services du ministère de la Santé…

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr