Après plusieurs mois de négociation, les sages-femmes libérales ont acté avec l’Assurance-maladie une enveloppe de 23 millions d’euros pour des revalorisations fléchées. Signé le 12 décembre entre la Cnam et l'UNSSF – l'un des deux syndicats représentatifs de la profession – l’avenant 6 vient notamment préciser et financer les missions des sages-femmes référentes.
Depuis avril 2021, les femmes enceintes ont la possibilité de déclarer à l’Assurance-maladie leur sage-femme référente « afin de renforcer la coordination des soins en lien avec le médecin traitant de la patiente, pendant et après sa grossesse », rappelle la Cnam.
Aux termes de l'accord, la sage-femme référente percevra une rémunération forfaitaire de 45 euros à la fin du suivi de grossesse. Un montant « très en deçà des demandes », déplore Caroline Combot, secrétaire générale de l'ONSSF, l'autre syndicat représentatif des sages-femmes, non-signataire. « Nous demandions 60 euros, sachant qu'un médecin perçoit 80 euros pour une ALD, il n'y a eu aucun effort fait par l'Assurance-maladie », juge cette responsable syndicale.
Faire le lien avec le médecin traitant
Pour « fluidifier et structurer le parcours des femmes enceintes », la sage-femme référente aura pour mission d’informer la patiente sur son parcours de grossesse et sur le suivi médical du nourrisson, de réaliser « elle-même la majorité des rendez-vous », mais aussi d’assurer la prévention des patientes, notamment via la vaccination ou la prévention de la dépression post-partum.
Dans ce cadre, l’accord signé propose que les sages-femmes libérales, « en première ligne pour détecter les fragilités psychiques chez la femme enceinte ou la jeune mère », puissent également adresser directement « les femmes en souffrance psychique d’intensité légère à modérée aux psychologues conventionnés dans le cadre du dispositif MonPsy ».
Enfin, l’une des missions clés de ces référentes sera de faire le lien avec le médecin traitant, en informant par exemple le praticien sur « la sortie de la patiente de la maternité ou en cas de difficultés », expose l’avenant. Elles pourront aussi, au besoin, être autorisées à orienter les femmes directement vers un médecin spécialiste.
Visite à domicile et astreintes
L'avenant vise aussi à « valoriser » le rôle des sages-femmes en maisons de naissance ou sur des plateaux techniques loués au sein de maternités – deux types de lieux où sont réalisés des accouchements physiologiques. En plateau technique par exemple, un forfait de 80 euros est prévu par semaine d'astreinte sur le dernier mois de grossesse.
En outre, l'accord prévoit que les deux premières visites de surveillance à domicile fassent l'objet d'une majoration de 30 euros.
Ces mesures s'appliqueront six mois après l'entrée en vigueur de l'avenant, soit autour du mois de juillet 2023.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique