Ce mercredi 3 mars marque l'arrivée d'un très gros poisson sur le marché des éditeurs de logiciels métier destiné aux médecins libéraux. La société Doctolib, leader de la prise de rendez-vous en ligne et de la téléconsultation, annonce aujourd'hui le lancement de son propre logiciel médical pour les praticiens libéraux. « C'est notre plus gros projet depuis 2013, date de création de Doctolib », avance Stanislas Niox-Chateau, président et cofondateur de la plateforme, qui voit dans son produit « juste un logiciel du XXIe siècle ».
Intitulé sobrement « Doctolib Médecin », le programme est le fruit de deux ans de travail autour d'une communauté de 2 000 praticiens libéraux. Le PDG du groupe vante une « nouvelle expérience de travail » pour « améliorer le quotidien des médecins », sur un marché où les outils sont jugés vieillissants.
Cette expérience métier repose sur trois piliers, revendique le PDG : une gestion plus fluide des données patients grâce à un algorithme qui permet de classer les documents et d'y avoir accès rapidement ; un travail administratif simplifié grâce à l'accélération de la facturation et de la télétransmission (préremplissage des feuilles de soins et envoi aux bonnes caisses, suivi des recettes pour faciliter la comptabilité) ; et une prise en charge des patients via « le système d'aide à la prescription le plus avancé en France », édité avec Vidal, et la possibilité de transmettre ordonnances et documents en un clic sur un espace sécurisé.
4 heures gagnées par semaine sur l'administratif ?
Stanislas Niox-Chateau promet que les praticiens pourraient gagner jusqu'à « quatre heures de temps administratif par semaine » grâce à cet outil. Le dirigeant met en avant un « algorithme de reconnaissance des caractères » qui automatise la gestion documentaire et la mise en place d'un moteur de recherche par mots-clés.
La société promet en outre un nouveau « confort de travail » grâce à sa portabilité sur téléphone mobile. Elle propose aussi d'équiper les médecins avec un lecteur portable de cartes Vitale et CPS dont l'autonomie couvrirait une journée entière de visites.
Ces services ont un coût non négligeable. Pour acquérir Doctolib Médecin, les praticiens devront s'acquitter d'un abonnement à 135 euros TTC par mois (sans engagement). La location du lecteur portable de cartes coûte, elle, 29 euros par mois. Mais ces montants n'incluent pas les deux autres services déjà proposés par la société : la prise de rendez-vous en ligne (129 euros par mois) et la téléconsultation (79 euros par mois).
Pour son lancement, le logiciel est ouvert à toutes les spécialités médicales libérales de ville à l'exception des ophtalmologistes. Stanislas Niox-Chateau espère attirer « quelques dizaines de milliers de médecins dans les années à venir », sachant que les quelque 2 000 praticiens déjà impliqués dans le projet seront les premiers utilisateurs. En tout état de cause, Doctolib ne prévoit pas d'atteindre la rentabilité sur ce logiciel médical avant les quatre ou cinq prochaines années.
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