L’INSTITUT NATIONAL de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) présentera les conclusions d’un baromètre santé lors du 5e congrès de la médecine générale qui se tient jusqu’à samedi à Nice.
Ce document de près de 200 pages, basé sur des données consolidées de 2009, montre le rôle croissant des médecins généralistes dans la prévention et l’éducation thérapeutique de leurs patients. L’institut a mesuré l’intervention des généralistes lors de plusieurs étapes : la prévention médicalisée (vaccinations, dépistage opportuniste ou organisé…), les démarches d’éducation pour la santé (addictions, alimentation, sexualité…) et l’éducation thérapeutique des patients atteints de pathologies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires…). L’INPES constate que la prévention gagne du terrain dans l’exercice des généralistes ces dernières années. Le contexte réglementaire, les plans nationaux ou encore les nouveaux modes d’exercice regroupé ont eu une incidence sur cette pratique.
Bons sur le tabac, moins sur l’alcool.
Le baromètre fourmille de statistiques illustrant cette tendance. Les généralistes sont quasiment tous favorables (97,6 %) à la vaccination. Les médecins les plus favorables exercent en secteur 1, réalisent plus de 15 actes par jour et appartiennent majoritairement à un réseau de santé, observe le baromètre.
Près de 6 médecins sur 10 déclarent proposer systématiquement ou souvent un dépistage sérologique pour le VIH et près des trois quarts une sérologie VHB aux personnes originaires de pays de forte endémie. Deux tiers des médecins abordent (au moins une fois) avec chaque patient la question de la consommation de tabac alors que seulement 23 % d’entre eux le font pour l’alcool et 8 % pour le cannabis. Enfin 95 % des généralistes informent et conseillent les patients systématiquement lors de la prise en charge de maladies chroniques.
Plus de 60 % des médecins utilisent des questionnaires préétablis d’aide au repérage de facteurs de risque ou au dépistage d’une pathologie comme des tests ou des échelles. En 2009, un tiers des généralistes affirme utiliser des questionnaires sur le tabac alors qu’ils n’étaient que 6,3 % en 2003.
S’ils sont plus investis dans la prévention et l’éducation thérapeutique, les médecins généralistes n’ont pas toujours le sentiment d’être efficaces. L’INPES enregistre une diminution du pourcentage des médecins qui se sentent « très efficaces » passant de 66 % en 2003 à 56,5 % en 2009 dans l’éducation thérapeutique des patients asthmatiques, diabétiques et hypertendus.
Manque de temps.
Pour assumer leurs missions de prévention et d’éducation, les médecins apprécieraient d’avoir plus de temps (90 %). Des campagnes d’information grand public et un rôle mieux reconnu en prévention seraient également bienvenus (80 %). Environ trois quarts des médecins aimeraient disposer de supports écrits d’informations et de formations en éducation pour la santé. Ils voudraient aussi pouvoir déléguer certaines activités de prévention (73 %). Une rémunération spécifique est l’élément le moins cité parmi la liste d’items proposés (64 %).
La prévention devrait prendre encore plus de place dans l’activité des généralistes. Le contrat d’amélioration des pratiques individuelles (CAPI) a instauré un système de rémunération à la performance avec un volet de prévention et de suivi des maladies chroniques. Er les expérimentations en matière de transfert de tâches et de coopération interprofessionnelle devraient permettre « d’accompagner ces changements de pratique », conclut l’INPES.
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