La vaccination Covid en ville, entre aléas et revirements : MG France dénonce la « maltraitance » envers des généralistes « exaspérés »

Alors que la vaccination anti-Covid des Français commence à patiner et que l’affluence dans les centres diminue, à l'approche des vacances d'été, MG France dénonce à nouveau les aléas de la logistique vaccinale en ville (approvisionnement irrégulier ou inexistant, circuit compliqué, changements de doctrine officielle) entraînant l'« irritation », voire l'« exaspération » de la profession. 

Le syndicat s'appuie sur les résultats d'une enquête publiée mardi 29 juin qui mesure la mobilisation des généralistes dans la vaccination. 2 466 réponses ont été enregistrées entre le 21 et le 27 juin, indique MG France. 

Le syndicat plaide une fois de plus pour un approvisionnement régulier et simplifié en vaccins à ARN messager et pour de la « visibilité », aujourd'hui toujours pas au rendez-vous. Les médecins de ville peuvent vacciner avec Moderna depuis début juin et une expérimentation est menée dans certains départements avec Pfizer. 

Entre lassitude et colère

Dans cette enquête, plus de 90 % des généralistes déclarent avoir vacciné à leur cabinet, en centre ou dans les deux lieux. Mais la majorité (60 %) regrette un approvisionnement en vaccins « très irrégulier » et plus des trois quarts d’entre eux pensent qu'une meilleure logistique leur aurait permis de vacciner plus largement.

À cet égard, 60 % des médecins de famille réclament la possibilité de commander « en direct » leurs flacons, au lieu de passer par une officine. Et 80 % estiment qu'un conditionnement unitaire favoriserait la vaccination en ville.

Signe de leur lassitude, seuls 60 % des omnipraticiens envisagent de poursuivre leurs efforts pour vacciner, Pire, 50 % d'entre eux manifestent une profonde exaspération et 13 % sont décidés à arrêter. « La comparaison par rapport aux 90 % qui ont vacciné mesure l’érosion de la motivation, voire l’irritation des médecins généralistes », analyse MG France qui dénonce même « une maltraitance » de la part des pouvoirs publics.

Revirements

Des généralistes « longtemps écartés de l’utilisation des vaccins à ARNm, approvisionnés au compte-gouttes et sans visibilité, à qui on demande d'utiliser le Vaxzevria quand les plus hautes autorités de l’État mettent en doute sa sécurité d’emploi, et qui ne sont pas informés lorsque leurs propres patients sont vaccinés par d'autres », énumère le syndicat. 

Selon MG France, la décision « récente » d'autoriser la distribution aux généralistes du vaccin Pfizer « considéré jusque-là par le gouvernement comme inutilisable en ville » est le symbole « des revirements incessants de doctrine, empreints de mépris » pour les généralistes dont le rôle est « essentiel » pour toucher les publics les plus éloignés de la vaccination. Dans ce contexte, MG France exige que « les moyens nécessaires » soient donnés aux généralistes traitants.